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Intervention de François Brottes

Réunion du 26 mai 2009 à 15h00
Modification du règlement de l'assemblée nationale — Article 26

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes :

Le temps de parole est court : je suis obligé d'être un peu caricatural, peut-être, mais pas tant que ça, car c'est bel et bien ce qui nous attend.

Lorsque nous en parlons avec nos concitoyens, quand ils disposent de deux minutes, dans une vie très difficile, pour se préoccuper du Parlement, ils nous disent, tout d'abord, que les socialistes ont également considéré, quand ils étaient dans la majorité, que l'opposition s'exprimait trop longuement, et que, d'ailleurs, M. Copé a réalisé un clip dans lequel on voit le président Ayrault défendre la limitation du temps de parole. Je leur explique alors qu'a été utilisé malhonnêtement le propos de notre président de groupe qui évoquait en réalité les motions de procédure, lesquelles duraient des heures et des heures, et que cela n'a rien à voir avec le temps global des débats. L'amalgame était pratique, car il permettait de prétendre que les socialistes étaient eux-mêmes favorables à la limitation du temps des débats, alors que ce n'est pas du tout le même sujet.

Nos concitoyens nous assurent ensuite que nos collègues de droite ont tout de même bien conscience qu'ils seront peut-être un jour dans l'opposition. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe UMP.) Je leur réponds que certains en ont conscience, mais que ce n'est malheureusement pas le cas de tous. Je ne citerai pas de noms.

Au cours de certains entretiens que nous avons eus ensemble, chers collègues de la majorité, quand je disais que vous étiez en train de tuer le droit de tout parlementaire, qu'il soit de gauche ou de droite, d'exprimer son point de vue, certains m'ont répondu, très franchement : « Le jour où la droite sera dans l'opposition, nous ne serons plus élus, car nous faisons partie de ceux qui ont été élus avec quelque 50 % de voix et nous savons que nous serons balayés si une vague de gauche se produit. (« Ah ! » sur les bancs du groupe SRC.) Qu'est-ce qui nous empêche de ne pas vous censurer complètement ? Nous n'avons aucune raison de donner de nouveaux droits à la démocratie, parce que ce n'est pas notre intérêt. » Cela m'a éclairé.

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