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Intervention de Henri Emmanuelli

Réunion du 18 mars 2009 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Emmanuelli :

Il n'y a pas eu de Mme Soleil. Un certain nombre de personnes ont clairement dit que l'on ne pouvait avoir des taux de rentabilité entre 15 et 20 % avec des taux de croissance entre 2 et 3 % ni un tel emballement du crédit sans qu'un jour ou l'autre, il faille payer l'addition.

À ce propos, madame la ministre, j'espère que vous nous donnerez quelques explications sur ce que vient de se passer avec la Société générale. Quand la Réserve fédérale américaine adresse un rappel à l'ordre à une banque à laquelle nous avons prêté de fortes sommes d'argent et l'accuse à demi-mot de blanchiment en lui demandant de renoncer à ces pratiques, il me semble que la représentation nationale et, en particulier, la commission des finances auraient droit à autre chose qu'une dépêche sibylline de l'AFP. Je referme la parenthèse et j'attends votre réponse, à un moment ou à un autre.

Je reviens à la tempête. Près de 40 millions de mètres cubes de bois sont par terre ; 300 000 hectares de forêt ont été ravagés, dans le plus grand massif forestier de l'Europe de l'Ouest. À titre de comparaison, la dernière tempête avait ravagé moins de 200 000 hectares et jeté à terre 1,5 million de mètres cubes.

Le Gouvernement a prévu des dispositions pour le stockage du bois et le transport. J'ai déposé un amendement sur le sujet, et j'expliquerai le moment venu pourquoi les sommes prévues sont insuffisantes.

Le Gouvernement a également prévu un système de garantie de prêts pour réaliser des appels d'offres et nourrir ce stockage. La mesure me paraissant convenable, je n'ai pas déposé d'amendement.

Enfin, le Gouvernement a consenti 15 millions d'euros pour le nettoyage des parcelles et la replantation de la forêt. Nous estimons, avec la profession, qu'il en faut au moins 23 millions, et ce non sur huit ans, mais sur dix, soit un volume global de 600 millions d'euros en lieu et place des 415 millions prévus par le Gouvernement.

Ces amendements ont été acceptés par la commission des finances. J'espère qu'ils le seront par l'Assemblée.

Restent deux sujets que je n'ai pu évoquer avant aujourd'hui devant la commission. Les amendements que j'ai présentés sur ces points, malgré la compréhension du rapporteur général, ont été repoussés et il est vrai que le rapporteur général n'avait pas véritablement les moyens de juger de la pertinence de ces demandes.

L'agriculture classique a subi des dégâts beaucoup plus importants que ceux pris en considération par le ministère de l'agriculture. J'ai donc déposé un autre amendement sur ce point.

Enfin, les communes forestières ont vu leur patrimoine ravagé et, par conséquent, leurs ressources fiscales sont très largement amputées. Il faudrait consentir là aussi un complément d'effort.

Monsieur Woerth, je ne sais pas si le ministre de l'agriculture vous a donné délégation ; ce serait son droit. Mais sur ces sujets compliqués, nous apprécierions qu'il nous fasse l'honneur de passer dans l'hémicycle au cours de nos débats.

En conclusion, le pays souffre et ne sait pas où il va. La responsabilité de chacun, dans la majorité comme dans l'opposition, est de prendre la mesure de cette situation et de ne pas en rester à des méthodes classiques qui ne sont manifestement pas à la hauteur. Il n'est pas vrai, monsieur Woerth, que ce que vous avez prévu dans votre plan de relance soit suffisant. Vous le saurez dès la fin du mois, et encore mieux à la fin du mois prochain.

Je comprends que passer par une série de collectifs soit un exercice obligé et que votre responsabilité de ministre, c'est de maintenir un minimum d'optimisme. Mais votre responsabilité, c'est aussi de prendre la mesure de la situation, et je suis sûr qu'on se reverra à ce sujet.

Pour ce qui nous concerne, nous avons conscience que ce que nous avons dit était parfois insuffisant, et nous allons faire sans tarder des propositions d'une autre dimension pour répondre à la gravité de la situation. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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