Monsieur le président, madame la ministre de l'économie, monsieur le ministre du budget, mes chers collègues, le groupe UMP votera ce projet de loi de finances rectificative pour deux raisons.
D'abord, nous avons la conviction qu'il s'inscrit dans le droit fil de tout ce qui a été entrepris pour faire face à la situation extrêmement difficile que notre pays connaît depuis plusieurs années.
Ensuite, ce sera l'occasion d'entamer un très grand débat, nourri par les propositions du Gouvernement et par celles que le groupe UMP compte soutenir.
Nous souhaitons vous faire part de plusieurs réflexions.
Premièrement, le Gouvernement, dans ce collectif budgétaire, continue de se montrer extrêmement sincère sur les chiffres d'une situation économique qui s'est incontestablement dégradée – même si nous espérons que cette dégradation sera la plus courte possible – et cela l'a conduit à revoir à la baisse les prévisions de croissance et les prévisions de recettes budgétaires, qui sont mécaniquement liées.
Le projet de loi de finances rectificative aggrave notablement la prévision de déficit, puisqu'elle s'établit à 103,8 milliards d'euros pour 2009. Ce niveau de déficit doit nous interpeller et je consacrerai l'essentiel de mon intervention à cette question.
Ce déficit entrave notre démarche de retour à l'équilibre des comptes publics : le volume en est si considérable que l'on peut avoir la tentation de douter de nos chances de succès. À cet égard, la composante psychologique ne doit pas être négligée : lorsque le Président de la République avait fixé dans son projet présidentiel cet objectif de retour à l'équilibre des comptes publics, il l'avait fait en prenant en compte un déficit de l'ordre de 35 à 40 milliards d'euros par année, et cette perspective de réduction paraissait donc tout à fait raisonnable. Aujourd'hui, en revanche, on peut avoir le sentiment que l'on ne parviendra jamais à triompher d'un déficit de 100 milliards d'euros.
De surcroît, nous devrons, à l'issue de la crise, que j'espère la plus courte possible, traiter un second problème : celui du remboursement de la dette ainsi constituée.