Ainsi, en juillet dernier, 2 300 réservistes de la gendarmerie nationale étaient présents au sein des brigades ou des escadrons. La réserve est également amenée à intervenir en opérations extérieures : pour la première fois, l'armée de terre a déployé en Bosnie, à Mostar, un peloton logistique exclusivement composé de réservistes.
Le développement des missions confiées aux réservistes n'est toutefois possible que si l'objectif de 94 000 réservistes en 2012 fixé par la loi de programmation militaire est maintenu. Au-delà de la question du recrutement, il convient également de maintenir le niveau opérationnel des réservistes, donc d'organiser de façon permanente des entraînements et des formations. Pour cela, les crédits des réserves doivent être appréhendés globalement et je ne peux que me féliciter du fait que le secrétaire d'État à la défense soit chargé de coordonner l'ensemble des actions en direction des réserves, ce qui devraient en renforcer la cohérence, mais aussi la lisibilité.
La publication du décret d'application de la loi sur les réserves le 7 octobre dernier devrait permettre de mobiliser plus efficacement encore les réservistes en les autorisant notamment à être appelé jusqu'à 210 jours pour des OPEX à caractère international. Une incompatibilité majeure entre ces objectifs d'emploi et les moyens apparaît dans la mesure où les crédits alloués aux réserves, ne permettent pas de maintenir, dans le même temps, l'activité moyenne des réservistes autour de vingt jours et de poursuivre les recrutements programmés. Compte tenu de ce cadre budgétaire, un choix devra, donc, être fait entre le recrutement et l'activité. Cette décision remet-elle en cause l'objectif final de 94 000 réservistes ? Je souhaiterais, monsieur le ministre, que vous puissiez nous rassurer sur l'évolution des crédits des réserves aujourd'hui en baisse : seront-ils réévalués très rapidement pour mettre en adéquation les ressources et les missions ?
Un mot sur l'importance des mesures d'accompagnement à la reconversion professionnelle des militaires. Cette politique doit être poursuivie, renforcée et rationalisée par une meilleure interarmisation des compétences car elle participe au renforcement de l'image et de l'attractivité de nos armées.
J'insisterai maintenant sur le plan « Égalité des chances ». Il répond à une double vocation : faciliter le recrutement du ministère en soutenant les jeunes, notamment ceux qui sont en situation défavorisée. Votre plan, monsieur le ministre, comporte huit mesures phares : tutorat pour les élèves de lycées proches des écoles militaires ; mise en place de partenariats avec les lycées proches des établissements de formations militaires pour faciliter l'accès aux grandes écoles ; objectif d'adhésion au cahier des charges du programme de l'ESSEC en l'adaptant aux particularités des écoles militaires, qu'elles soient d'ingénieurs, de santé ou de formation initiale d'officiers ; ouverture des lycées de la défense à des jeunes de milieux modestes ou étrangers au monde de la défense ; création des cadets de la défense ; période militaire d'initiation et de perfectionnement à la défense nationale. Ce plan, que j'approuve, devrait aussi être ouvert aux fils et petits-fils de harkis, monsieur le ministre.
Ces objectifs participent d'ailleurs de la même logique que celle de l'ÉPIDe, qui propose à des jeunes en difficulté scolaire, sociale et comportementale, une véritable seconde chance.
Il ne serait pas cohérent de mettre en place ce plan sans accorder à l'EPIDe des moyens pérennes. Or de récents arbitrages budgétaires laissent à penser que des réductions drastiques vont être opérées pour 2008, mais aussi pour 2007, alors que les besoins en crédits de paiement pour cette année sont de 63 à 65 millions d'euros. Compte tenu des ouvertures programmées avant la fin de l'année 2007 et de la livraison de centres neufs, les coûts de fonctionnement étaient estimés pour 2008 à 108 millions d'euros.
Nous sommes tous ici convaincus de la pertinence et de l'efficacité de ce programme, synonyme de reconnaissance, de fierté et d'avenir pour ces jeunes. Une stabilisation du dispositif est indispensable, et bien que les crédits proviennent en grande partie du fonds de cohésion sociale,…