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Intervention de Alain Rousset

Réunion du 14 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Rousset :

Monsieur le ministre, je souhaite aborder les aspects industriels du budget de la défense. Dans quel contexte se situe-t-il ?

L'influence de la baisse de la monnaie américaine sur les flux industriels risque d'aboutir à déplacer certaines technologies sensibles hors de France, peut-être de manière irréversible. L'atomisation de notre tissu de PME rend difficile leur effort de recherche et d'industrialisation initiale. Nous souffrons de la faiblesse de notre tissu de capital-risque et de capital-développement, et de celle des moyens accordés à l'innovation par rapport aux pays concurrents. Autres points faibles : le flou d'un certain nombre de choix militaires – cela a été évoqué à plusieurs reprises – et comme on l'a vu pour le Rafale, la difficulté pour l'État de prendre rapidement des décisions efficaces ; enfin, les retards de paiement, qui entraînent des difficultés pour nos PME.

Quelle stratégie industrielle, donc, pour notre défense ? Un mot d'abord sur l'Europe : il serait intéressant que nous ayons, avant la présidence française, un débat sur les initiatives qu'elle développera pour le partage des charges de la défense à l'échelle européenne. Il serait peut-être utile de mener une réflexion sur les retards de certains programmes, comme le NH 90 ou l'A 400M, dans lesquels l'organisation européenne porte une part de responsabilité.

En commission, je vous ai posé une question importante : quelles sont, monsieur le ministre, pour la défense nationale, les technologies critiques sensibles auxquelles la DGA, mais aussi tout notre dispositif d'appui à l'innovation doivent apporter leur soutien ? Vous souhaitez les préserver ou les développer pour nous permettre de disposer d'activités industrielles pérennes, capables de répondre efficacement à nos besoins stratégiques.

Qu'est-il prévu pour les matériaux nouveaux composites, car le programme initié par vos prédécesseurs – aux plans civil et militaire – est notoirement insuffisant pour passer du métal au composite. Que fait-on sur l'électronique de puissance ? Sur la maîtrise des systèmes complexes ? Sur les outils de simulation, les systèmes radar, sonar, de surveillance électromagnétique ?

Quid de l'avionique militaire, avec les problèmes du Rafale ? Le rétrofit des gros appareils risque de quitter la France.

En fait, le problème du maintien des compétences pose celui de l'emploi. Les pôles de compétitivité sont un appui, mais ils ne suffisent pas.

Quelle politique industrielle pour mieux faire travailler ensemble non seulement la DGA, mais aussi l'ANR, Oséo, l'ensemble du dispositif et le réseau des régions, notamment dans ce que l'on appelle l'économie duale. Vous n'y consacrez que 200 millions d'euros. Nous avons parlé tout à l'heure du spatial.

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