Notre industrie d'armement est confrontée à une concurrence accrue à l'exportation dans un contexte général de réarmement. Le moment tant attendu des simplifications est enfin venu. Il faut saluer l'initiative encouragée par le Premier ministre d'alléger les contraintes subies par nos grandes, petites ou moyennes entreprises. Cela passe naturellement par la réduction des délais d'instruction des dossiers, par plus de souplesse et donc une meilleure adaptation des procédures selon le pays importateur, par l'allégement des contrôles et des formalités pour des matériels dont l'exportation a déjà été autorisée, et des financements de contrats soumis à une réglementation moins exigeante.
Les grands programmes aériens et terrestres sont maintenus à un niveau cohérent avec le renouvellement des équipements des forces, que ce soit les commandes de Rafale, la rénovation des AMX 10 RC, les véhicules blindés de combat d'infanterie, ou encore les hélicoptères NH 90. Il convenait, en effet, de renforcer nos moyens de projection de forces, d'autant que la participation française en différents lieux où se déroulent les OPEX ne semble pas devoir diminuer.
Sur ce dernier point, il convient de souligner l'effort de clarification qui consiste à inscrire le financement des OPEX dans les crédits de la mission. Nous n'en sommes plus, fort heureusement, au temps où le Parlement ignorait tout de leur budget et découvrait qu'elles étaient financées par transferts internes de crédits au détriment, soit de la condition militaire, soit des équipements des forces. Quels que soient les bancs sur lesquels nous siégeons dans cet hémicycle, nous ne pouvons que nous en féliciter.
Nos forces années deviendraient inopérantes, voire inefficaces, si l'accent n'était pas mis sur leur maintien en condition opérationnelle. Certes, les crédits qui y sont affectés demeurent encore modestes, mais dans ce domaine aussi, l'indispensable effort de rationalisation paraît porter ses fruits. Faire mieux au moindre coût en développant « l'interarmisation » est devenu la devise des états-majors. Dans ce domaine, la rupture avec le passé semble consommée. L'imagination a remplacé la force de l'habitude.
Enfin, une défense ne peut exister que parce que des femmes et des hommes, civils et militaires, servent cette grande cause, avec abnégation et courage.