Nous ne pouvons toutefois ignorer les contraintes budgétaires actuelles lorsque nous fixons ces objectifs pour assurer notre sécurité. C'est sans doute l'un des grands mérites de ce projet de budget que de s'efforcer de concilier l'exigence de maintenir un niveau de défense indispensable avec l'obligation du retour à l'équilibre budgétaire, qui ne l'est pas moins. De ce difficile exercice, monsieur le ministre, vous vous tirez avec succès. Votre budget participe à l'effort mis en oeuvre pour diminuer la dette publique tout en préservant un effort particulier pour maintenir à un niveau suffisant les crédits affectés à la mission « Défense ».
Non seulement votre ministère, au même titre que les autres, a largement entamé le processus de révision générale des politiques publiques, mais il mène de front et avec la pugnacité qui le caractérise une revue des programmes engagés et à venir. Cet exercice de bon sens est réalisé en cohérence avec le Livre blanc et avec les travaux d'élaboration de la loi de programmation militaire. La revue de programmes ne s'achèvera sans doute qu'à la fin de l'année. Ses enseignements partiels ont vraisemblablement déjà permis de procéder à une meilleure répartition des crédits. Ce projet de budget en porte la trace et nous parviendrons ainsi à optimiser leur utilisation future. En reconsidérant systématiquement l'opportunité des calendriers des programmes en cours où à lancer, cette revue de programme devrait permettre de réduire la « bosse » budgétaire annoncée pour les exercices à venir. L'effort accompli porte naturellement ses fruits.
C'est ainsi que les crédits d'équipement respectent, dans leur globalité, l'annuité de la loi de programmation militaire. Il convient de noter les efforts réalisés par le Gouvernement. Des autorisations d'engagement sont d'ores et déjà affectées au deuxième porte-avions dont le sort sera définitivement fixé après la publication du Livre blanc. Compte tenu de l'importance stratégique de ce deuxième porte-avions, il semble peu probable que la France puisse se priver de cet outil à la fois diplomatique et de projection, à moins de renoncer à toute ambition sur la scène internationale.