S'amorce ainsi un processus participatif et une certaine transparence du débat stratégique – preuve, s'il en était besoin, de la volonté du Gouvernement de renforcer l'esprit de défense.
Si, malgré la trop lente montée en puissance de l'Europe, les frontières terrestres de la France ne connaissent plus de menaces directes, il ne nous faut pas perdre de vue que nos frontières maritimes demeurent importantes. Le territoire français ne se limite pas à l'hexagone. En outre, il convient que nous soyons particulièrement attentifs, d'une extrême vigilance même : l'espace aérien ne peut être laissé sans surveillance. Par ailleurs, la France est liée à d'autres pays par le jeu des alliances bilatérales et multilatérales. À ce titre, sans être directement menacés, nous pourrions être conduits à engager nos forces sur d'autres continents.
Dans ce contexte guère plus rassurant que celui qui prévalait avant la chute du mur de Berlin et l'implosion de l'ex-Union soviétique, il importe de ne pas baisser la garde. Nous devons faire en sorte que nos forces armées disposent des moyens indispensables pour assurer notre défense et nous permettre de respecter nos engagements. Nous devons veiller à ce que notre système militaire de demain soit à la hauteur du rôle international que nous ambitionnons au sein d'une Europe qui s'élargit et, pourquoi pas, qu'il soit mis au service de cette Europe politique que j'appelle de mes voeux.