Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, je précise tout d'abord que le groupe Nouveau Centre et apparentés a décidé de marquer sa désapprobation à l'égard des événements survenus hier dans cette enceinte, tant dans les tribunes du public que sur les bancs de la gauche, en ne prenant pas part au débat d'aujourd'hui. Je m'exprime toutefois dans la discussion générale par respect pour le ministre et pour l'auteur de la présente proposition de loi, mais je ne prendrai pas part à la discussion des articles.
La proposition de loi qui nous est soumise souligne, si cela était nécessaire, l'urgence et la gravité de la situation à laquelle sont confrontés nos agriculteurs et, plus largement, le monde agricole, en France, mais aussi en Europe.
Que de chemin parcouru, que de travail accompli, monsieur le ministre, depuis votre entrée en fonctions, il y a à peine cinq mois ! Je vous l'avais alors dit lors de votre visite au salon des productions animales de Rennes, puis en commission des affaires économiques : comme votre prédécesseur, vous avez véritablement pris la mesure de la gravité de la situation.
Je tiens à saluer, comme vous, monsieur le ministre, la nomination de deux nouveaux commissaires européens : Michel Barnier, chargé du marché intérieur, et Dacian Cioloş, chargé de l'agriculture et de l'espace rural. Car lorsque l'on évoque l'agriculture en France, on parle inévitablement d'Europe.
Avec 545 000 exploitations agricoles, la France est, rappelons-le, le premier producteur et le premier exportateur agricole européen. Les élus des territoires ruraux, mais aussi des territoires mixtes, que nous sommes en font l'expérience : l'agriculture et les agriculteurs constituent un atout économique majeur pour notre pays.
Toutefois, l'agriculture française est aujourd'hui confrontée à deux grands défis dont dépend son avenir. D'une part, elle doit résorber l'érosion continue de sa population. En effet, le nombre d'actifs agricoles continue de décroître ; il a diminué de 7 % depuis 2005 et de plus de moitié depuis 1988. D'autre part, elle doit faire face à ce que vous appelez « libéralisation », monsieur le rapporteur, c'est-à-dire à la mondialisation, laquelle s'impose à nous tous…