Qu'on ne critique pas trop EADS dans cette affaire. Certes, ces difficultés sont la conséquence d'une organisation industrielle marquée par l'addition de structures nationales plutôt que par une véritable intégration. Mais Boeing connaît des problèmes identiques, voire plus graves, pour certains de ses nouveaux modèles. Quoi qu'il en soit, on assiste, avec la crise actuelle, à des annulations de commandes, notamment de la part des compagnies américaines, en situation très difficile, qui exploitent, je vous le rappelle, 40 % de la flotte mondiale.
La Cour des comptes a publié en juillet dernier un rapport public thématique consacré au secteur aéroportuaire. Elle y adresse un certain nombre de critiques à Aéroports de Paris, notamment quant à la qualité des services et au niveau de leurs tarifs. Je partage l'idée selon laquelle ADP bénéficie d'un niveau de redevances aéroportuaires assez favorable. Saluons cependant les efforts accomplis depuis deux ans par la société pour améliorer ses services. Ces efforts doivent être poursuivis dans les années à venir, mais les indicateurs montrent un redressement.
ADP a annoncé récemment une alliance capitalistique avec Amsterdam-Schiphol. J'ai préconisé de longue date cette démarche, qui est cohérente avec l'évolution du paysage des compagnies européennes. En effet, celles-ci tendent à se structurer en trois pôles : Air France-KLM, British Airways et Lufthansa. Il serait donc économiquement logique que les réseaux aéroportuaires s'organisent autour des hubs de ces trois principales compagnies.