Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous examinons aujourd'hui la mission « Défense ». Maintenu à 48 milliards d'euros, son budget s'inscrit dans la continuité de l'exercice précédent et de la loi de programmation militaire de 2003. C'est aussi, comme on l'a rappelé, un budget de transition, qui assure la dernière annuité de cette loi.
En premier lieu, je soulignerai que, après les augmentations intervenues ces deux dernières années, les crédits des OPEX sont maintenus à 375 millions d'euros. Toutefois, il ne faudrait pas qu'une nouvelle opération extérieure, décidée au cours de cette année, soit financée au détriment des équipements. Ces crédits assurent en effet le maintien en condition opérationnelle des hommes et des matériels, même s'il existe des inquiétudes réelles concernant la maintenance des chars Leclerc et d'autres engins plus anciens.
Rappelons que la France se trouve actuellement engagée dans trente et une opérations extérieures, auxquelles participent plus de 10 200 militaires français ; s'y ajoutent les 23 000 militaires servant au sein des forces de souveraineté dans les collectivités d'outre-mer ou au sein des forces prépositionnées dans certains pays d'Afrique. Ces engagements opérationnels importants, qui concernent aussi bien les Nations Unies et l'Union européenne que l'OTAN, renforcent l'influence de la France dans chacune de ces organisations et confortent l'action que notre pays conduit au profit du développement des capacités militaires de l'Union européenne et de la transformation militaire de l'OTAN.
La France reste en effet l'un des principaux acteurs de l'OTAN, qu'il s'agisse du budget – dont, comme on vient de le rappeler, elle est le cinquième contributeur –, des opérations ou des capacités de commandement, dans le cadre de la mise en place des composantes de la NATO Response Force. L'OTAN demeure le principal outil militaire de défense du continent européen ; mais il faut être conscient que son avenir échappe de fait aux Européens, et qu'il dépend largement de ce que les États-Unis voudront en faire.