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Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du 3 décembre 2009 à 15h00
Planification écologique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Le transport fluvial est certes plus lent que le transport routier, mais il permet bien d'aller jusqu'à Gennevilliers. (Sourires.)

Ces quelques exemples sont autant de liens pour une planification écologique économique, sociale, efficace, fiable et utile aux hommes et à la planète.

Mais nous avons aussi des mesures radicales à prendre pour éradiquer la famine et pour réduire les gaz à effet de serre. Il faut commencer par produire là où l'on consomme, au plus près des besoins humains. Nous ne pouvons plus continuer à regarder les marchandises sillonner les mers pendant que les salariés chôment en France, que la précarité se développe, que la misère monte d'un cran et que des peuples meurent de faim.

Nous avons l'obligation de recycler à l'infini, autant que faire se peut, ce que nous consommons, y compris les déchets. Ce que nous sommes capables de construire, nous sommes capables de le déconstruire et nous pouvons valoriser les matières. Nous savons le faire et nous devons le faire au plus près.

Ces mesures à elles seules répondraient en partie aux défis à relever. Outre l'effet sur l'écologie, elles auraient aussi un effet protecteur pour l'emploi, l'économie et le social.

La nature a ses lois. Elle ne connaît pas le profit. Les climats, les sols savent ce qui peut pousser ou non à tel ou tel endroit. La loi du marché ne peut être la réponse adéquate à la protection de notre planète et de ses habitants. Les exigences des capitaux sont souvent incompatibles avec les besoins humains. Ce n'est pas une théorie, c'est un constat ! Les capitaux vont là où c'est rentable. Il faut agir pour qu'ils aillent là où c'est utile et, pour cela, il faut l'intervention publique et démocratique.

Or nous constatons que le système capitaliste ne peut pas répondre aux enjeux de protection de notre planète. Le développement durable nécessite des bouleversements et l'adoption d'autres comportements à l'échelle mondiale. Si nous devons inciter les citoyens à modifier leurs habitudes, nous avons le devoir de les accompagner dans cette démarche. Nous ne pouvons demander à des femmes, des hommes, des enfants de s'impliquer dans la protection de l'environnement, quand eux-mêmes ne se sentent pas protégés.

Nous avons la responsabilité de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs, ce qui passe par un nouveau modèle de société où prime l'intérêt général en lieu et place des intérêts privés.

Cela suppose que soit menée une forte politique d'action publique autour de services publics redynamisés. Il faut aussi en créer certains, en particulier un Commissariat à la planification écologique, afin de maîtriser et de contrôler sur le long terme les dispositifs à mettre en oeuvre, et les moyens financiers à consacrer cette démarche, en y associant les citoyens, tous les acteurs sociaux et économiques.

Cela suppose de rompre avec la « concurrence libre et non faussée » qui n'a rien de libre, et qui est totalement faussée, puisqu'elle asservi les hommes, qu'elle les réduit à de simples consommateurs, et qu'elle entrave l'émancipation humaine en même temps qu'elle détruit la planète.

L'État doit se saisir de cette grande cause nationale et mondiale.

Comme nous l'a montré Martine Billard, cette proposition de loi a pour objectif de poser les fondations d'une planification écologique de l'économie dont les Français, les Européens et toute l'humanité ont besoin.

Elle s'inscrit pleinement dans la poursuite de la planification européenne qui, depuis de nombreuses années, pose les bornes en matière de pollution ou de protection des espaces naturels et de la biodiversité. Elle s'inscrit aussi pleinement dans la démarche de Copenhague.

Lorsque l'on parle de la planète, nos concitoyens ont l'habitude de répondre que ce n'est ni une affaire de droite ni une affaire de gauche, mais que c'est l'affaire de tous. Madame la secrétaire d'État, nous vous proposons qu'il en soit ainsi aujourd'hui. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

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