…et le magnifique A 400 M, dont l'arrivée dans notre armée de l'air est repoussée de six mois à un an, voire plus, comme vient de le dire notre collègueFrançois Cornut-Gentille.
Le véhicule blindé de combat de l'infanterie – le VBCI – est attendu avec impatience pour la protection de nos fantassins, tout comme le Rafale pour leur appui au sol. Ils sont indispensables sur des théâtres à la topographie difficile comme l'Afghanistan, dans des affrontements d'intensité croissante. C'est un avion remarquable pour ses performances, dont l'échec récent à l'exportation nous affecte. Mais cette mésaventure aura eu au moins le mérite de pousser à l'adoption de mesures nouvelles pour favoriser nos exportations. Il fallait notamment, comme l'a voulu le chef de l'État, que soit constituée auprès de lui une war room pour coordonner l'action des différentes administrations.
Au cours des années 90, nous avons consommé beaucoup de notre capital opérationnel ; depuis 2002, l'effort est important, long et coûteux, pour le reconstituer. C'est aussi l'exigence de préparation de l'avenir qui conduit à consentir un effort important en recherche et en développement. L'accent doit notamment être mis sur les moyens spatiaux, domaine crucial pour notre autonomie stratégique. Dans ce secteur, en effet, les cycles de développement sont longs – notre collègueJean-Michel Boucheron connaît bien le sujet – et coûteux. Il est donc essentiel que des décisions soient prises rapidement pour le remplacement à terme de nos capacités d'observation et de communication. Il faut nous doter également des capacités qui nous font actuellement défaut, notamment dans le renseignement d'origine électromagnétique, comme l'a dit notre collègueYves Fromion, mais aussi dans l'observation radar. Il est d'autant plus urgent de nous décider vite que ces programmes sont très coûteux et doivent être conduits en coopération européenne. Or la démarche est lente, et peut-être incertaine quant au résultat. Il faut donc afficher clairement nos orientations et tenter d'y entraîner nos partenaires européens, comme ce fut le cas par le passé.
C'est pourquoi le Président de la République a rappelé hier encore que le renforcement de l'Europe de la défense est un objectif clairement affiché dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne du second semestre 2008, qui suscite des espérances en matière de politique spatiale communautaire. La communauté de défense se trouve dans l'attente. Elle sait bien qu'il faut évoluer, et qu'il n'est pas possible d'en rester à des orientations fixées dans un autre contexte, il y a environ quinze ans. Des engagements clairs ont été pris pour l'amélioration de l'efficacité de nos armées et de la qualité de l'exercice du métier de militaire.
La communauté militaire saura s'adapter. Faisons-lui confiance. Raison de plus, mes chers collègues, pour la traiter avec considération en votant ce budget. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)