Pourquoi un tel décalage entre le Président et le Gouvernement ? Quels seront les 3 000 emplois supprimés ? Pourquoi l'effort de recherche est-il d'un niveau encore trop faible ? Pourquoi une diminution de réserve des opérations extérieures par rapport à 2006, alors qu'aucun allégement du dispositif n'est prévisible ?
Ces quelques questions, monsieur le ministre, ne font pas de votre budget un mauvais budget, mais vous conviendrez que la commission des affaires étrangères s'intéresse d'abord aux menaces, aux défis et aux dangers qui forment le contexte de notre défense actuelle.
La menace est le terrorisme. Rappelons deux évidences : il ne sera vaincu que par la communauté musulmane elle-même – et non par l'Occident – et il ne le sera pas par des moyens militaires. Il faut cependant nous en protéger, car nous en sommes la cible collatérale.
Parmi les défis, je citerai tout d'abord les proliférations. La prolifération nucléaire n'est pas dangereuse tant qu'elle n'est pas accompagnée d'une prolifération balistique que nous devrons savoir détecter. Bien plus dangereuses sont les proliférations biologiques, chimiques et radiologiques. Ce sont les vrais dangers terroristes du futur. Il conviendra donc d'élargir les compétences de l'AIEA.
Il y a ensuite les défis technologiques, notamment l'agression informatique et les progrès réalisés par certains États dans la destruction de satellites, susceptible de paralyser nos sociétés.
Il y a enfin les défis financiers, puisque des fonds souverains cherchent à capter le capital d'entreprises stratégiques. Ils demandent de notre part à la fois une surveillance renforcée et des moyens de défense adaptés.