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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 14 novembre 2007 à 15h00
Questions au gouvernement — Liban

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Monsieur le député, permettez-moi d'abord de m'associer à l'hommage que vous avez rendu aux six députés qui ont été assassinés.

Actuellement, cinquante et un députés libanais sont réfugiés, sous protection, à l'hôtel Phoenicia. Je leur ai rendu visite il y a peu de temps, avec mes collègues espagnol et italien. Hier encore, nous nous sommes efforcés, comme nous le faisons depuis six mois, de rétablir les possibilités de dialogue entre les Libanais. Nous avons reçu en France tous les groupes politiques, y compris le Hezbollah, pour un week-end de travail à l'issue duquel il semble qu'un dialogue au moins pourrait s'instaurer.

Où en sommes-nous exactement ? La France a parlé avec les Syriens, avec les Iraniens, parce que nous savons que les influences extérieures sont très importantes pour la paix du Liban. Nous avons tenté de leur faire comprendre que nous n'accepterions aucune influence extérieure. C'est aux Libanais de se déterminer et d'élire, comme le prévoit la Constitution, le président maronite de leur choix.

Donc nous nous sommes efforcés de maintenir la pression avec de nombreux autres pays pour que soient respectés la date et le processus constitutionnel.

Des noms circulent. Nous avons rencontré le patriarche maronite hier encore. C'est un patriarche respecté. C'est à lui de délivrer, cet après-midi, en ce moment peut-être, les noms aux deux chefs de la majorité, M. Hariri et M. Nabih Berri. Vous savez qu'aucun des groupes ne peut gagner contre l'autre et qu'ils doivent s'entendre pour essayer de trouver un candidat de consensus.

Nous avons fait tout notre possible. Nous retournerons au Liban pour l'élection qui se déroulera mercredi si tout va bien – car le Parlement est fermé, vous le savez –, et jeudi et vendredi.

En tout état de cause, le 24 novembre, ce sera trop tard. Il peut y avoir une crise qui ne profiterait à personne, ni aux Libanais ni aux pays de la région, qui n'a pas besoin de cela. Il peut y avoir un vide politique, qui ne profiterait à personne. Il faut absolument qu'il y ait un gouvernement légitime. La France se tient aux côtés de ses amis libanais, respectant toutes les communautés, toutes les religions, ne privilégiant personne, en espérant que le modèle libanais de la diversité pourra se maintenir, peut-être un peu grâce à votre soutien. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)

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