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Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 25 novembre 2009 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche :

Pour abonder dans le sens de M. Eyrolles, je constate, en tant que maire du XIe arrondissement de Paris, qu'au moment où la FNAC Bastille va fermer ses portes – le 26 décembre prochain –, les métiers du livre se développent considérablement et que l'on ouvre régulièrement des librairies dans mon arrondissement.

Pour revenir aux fondamentaux, les deux piliers d'une politique culturelle sont de soutenir l'offre – c'est le rôle que nous devons jouer à l'égard des éditeurs et des auteurs – et d'améliorer l'accès aux contenus, en favorisant notamment la lecture publique. Il existe en ce domaine une particularité française – la francophonie – dans la mesure où nous considérons que notre culture est appelée à un rayonnement international et que, sans la langue française, la culture française n'a pas grand sens.

En vous écoutant, je me suis rappelé le rapport que j'avais remis à Lionel Jospin en 1998 sur l'enjeu des contenus sur Internet, qui s'intitulait Désir de France. La présence internationale de la France et de la francophonie dans la société de l'information. À l'issue de six mois de mission auprès de Catherine Trautmann et d'Hubert Védrine, j'avais été convaincu que les pouvoirs publics avaient un rôle important à jouer en ce domaine, et qu'il fallait être volontariste et prendre des initiatives. J'avais ainsi lancé l'idée d'une licence contractuelle, pour remédier au fait que beaucoup d'étudiants ayant été formés dans nos universités, en droit ou en médecine notamment, avaient des difficultés, lorsqu'ils revenaient dans leur pays d'origine, à assurer leur formation continue par le moyen de contenus en langue française, compte tenu de la dépense que représente l'abonnement à une revue. Ce sont là des enjeux déterminants.

On a évoqué, sans approfondir la question, ce que pourrait être un modèle économique viable. L'édition française a récemment connu d'importants phénomènes de concentration. Au-delà des efforts tendant à donner une plus grande visibilité à la culture et à la langue françaises, à permettre à un plus grand nombre de nos concitoyens d'accéder au livre ou à faciliter la consultation des ouvrages épuisés ou orphelins, comment peut-on assurer la rémunération des auteurs et des éditeurs dans le monde numérique ? Peut-être le législateur a-t-il un rôle à jouer en la matière.

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