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Intervention de Jean-Frédéric Poisson

Réunion du 25 novembre 2009 à 21h30
Grand paris — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Frédéric Poisson :

Aux termes de l'article 1er du projet, dans le texte de la commission, le Grand Paris a pour objet de susciter le développement de l'ensemble de la région capitale et vise à une plus grande solidarité entre territoires. Mon but n'est pas de me lancer dans un plaidoyer pro domo, mais au moins d'appeler votre attention sur l'impact qu'aura le Grand Paris sur les franges rurales de la région Île-de-France.

Même si le périmètre du Grand Paris est circonscrit à un territoire compris dans les quatre ou cinq premières zones de la carte orange, les habitants qui résident au-delà, comme ceux du sud des Yvelines, département qui ne vous est pas complètement inconnu, monsieur le secrétaire d'État, s'interrogent, comme leurs élus, sur l'impact de ce projet sur leur territoire.

Les projets de transport, d'aménagement, de constitution de grands centres de recherche, avec les emplois et les logements qu'ils devraient créer, auront sans aucun doute un impact important sur des territoires ruraux marqués par quatre caractéristiques qui posent déjà problème à nos élus. D'abord, la population croît rapidement ; ensuite, l'offre de transport est au mieux la même qu'il y a quelques années, quand sa qualité ne diminue pas ; en outre, la capacité de construction de logements est comme partout limitée par la protection des espaces ruraux et forestiers ; enfin, conséquence de ces trois derniers points, les communes seules ne peuvent faire face à un besoin croissant d'équipements publics.

Or, monsieur le secrétaire d'État, le Grand Paris, au-delà de ses frontières administratives, marquera évidemment le territoire rural. Notre collègue Lamy, notamment, a tout à l'heure largement évoqué le projet de Saclay : la concentration sur un territoire important d'un grand ensemble dédié à la recherche, avec à la clef des créations d'emplois, aura des conséquences sur notre territoire voisin. On pourrait en dire tout autant du sud de l'Essonne, je suppose.

Il est possible que les personnes qui iront travailler dans ces centres de Saclay s'installent dans notre territoire, prennent les transports à partir de là, et ainsi il se pourrait que notre territoire rural connaisse un afflux de population, entraînant un besoin accru d'équipements et de logements. Si nous ne pouvons y faire face directement, nous subirons dès lors les inconvénients de ce grand projet plutôt que nous ne bénéficierons de ses avantages.

Bien sûr, les habitants du sud des Yvelines se réjouissent de l'amélioration du réseau de transports inscrit dans le périmètre du Grand Paris. Je suppose que le futur métro et les aménagements prévus dans la partie du projet sur laquelle nous travaillons avec Gilles Carrez profiteront à tous les Franciliens. Mais pour les habitants du sud des Yvelines ou du sud de l'Essonne, il faudra rejoindre ce nouveau réseau de transports. Or je ne pense pas qu'en l'état actuel, le réseau existant le permette complètement.

Monsieur le secrétaire d'État, mon intervention peut donc se résumer à une seule question : j'ai compris que le projet relatif au Grand Paris était marqué par une volonté de solidarité entre les territoires. Mais comment l'État va-t-il pouvoir, soit à lui seul, soit en s'appuyant sur les collectivités territoriales, faire en sorte que l'impact du Grand Paris sur les zones rurales se fasse dans le sens d'une plus grande solidarité entre les territoires, pas seulement ceux qui sont circonscrits dans le périmètre administratif du Grand Paris, mais au delà ? Mon intervention, monsieur le secrétaire d'État, vise à appeler votre attention sur la ruralité francilienne. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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