Depuis sa création en 1965, l'Essonne a vu sa population plus que doubler, passant de 480 000 à 1 207 500 habitants. A elle seule, elle a absorbé plus de 25 % de la croissance démographique de toute l'Île-de-France. Malheureusement, celle-ci ne s'est pas accompagnée d'une croissance économique équivalente.
Aujourd'hui, l'Essonne compte 597 000 actifs et seulement 450 000 emplois. Cela signifie concrètement que de nombreux Essonniens sont contraints de travailler souvent très loin de leur domicile, au prix de plusieurs heures de transports, dans des conditions très souvent difficiles à cause d'infrastructures de transports vétustes, voire inexistantes dans le cas des déplacements de banlieue à banlieue, et en tout cas inadaptées aux besoins de nos habitants.
Faute d'avoir été correctement étudiés par la région et le conseil général de l'Essonne, les projets de transport du département inscrits au contrat de plan 2000-2006 n'ont toujours pas été réalisés. Il s'agissait de la tangentielle ferrée sud et du tramway Villejuif-Juvisy. Pire, le contrat de projet 2007-2013 aggrave les inégalités. L'Essonne a vu ses crédits réduits de 55 % par rapport aux précédents, eux-mêmes insuffisants.
C'est pourquoi les Essonniens et les élus attendent beaucoup de la réalisation du Grand Paris. Ils attendent surtout que le futur réseau de transports améliore le réseau existant, et que certains projets indispensables soient reconnus et dotés des crédits nécessaires à leur réalisation urgente.
Il faut faire fonctionner correctement les lignes C et D du RER, mener à bien le projet de tram-train Massy-Évry, avatar de la tangentielle ferrée sud annoncée et attendue depuis vingt ans, effectuer la prolongation du tramway Villejuif-Athis-Mons jusqu'à Juvisy et au-delà vers Évry et Corbeil, réaliser les pôles multimodaux de Massy et Juvisy, réaliser des transports en commun en site propre sur la RN 20 d'Arpajon à Massy , les transports en commun en site propre Massy-Les Ulis, Massy-Orly, Val d'Yerres-Val de Seine, Orly et sur la Francilienne.
Toutes ces opérations sont essentielles et urgentes pour la qualité de vie des Essonniens et le développement économique du département. Elles répondent à une logique de déplacements de proximité attendue par les habitants.
Sur ces interrogations et préoccupations partagées par l'ensemble des élus, pourriez-vous, monsieur le secrétaire d'État, apporter des réponses afin de les apaiser ?
S'agissant plus particulièrement de la ligne C du RER, je veux appeler votre attention sur le schéma directeur adopté par le conseil d'administration du STIF le 8 juillet dernier. Les trains deviendront omnibus entre Choisy et Bibliothèque François Mitterrand et les Essonniens supporteront des temps de transport allongés de près de dix minutes. Le passage à six voies entre Juvisy et Paris, seule solution pour apporter une réponse pérenne, n'est même pas évoqué par le STIF et les travaux destinés à régler les problèmes de régularité ne sont pas programmés à court terme. Ce projet est catastrophique pour les Essonniens. Le passage à six voies entre Juvisy et Paris coûterait 1 milliard d'euros. Ce montant peut-il être financé par le projet du Grand Paris ou par le plan de mobilisation de la région pour les transports ?
Concernant le pilotage de l'aménagement du plateau de Saclay, pouvez-vous nous apporter quelques éclaircissements sur la gouvernance de la future instance de décision, ses compétences, sur les transports et l'accessibilité au plateau de Saclay et sur l'avenir des terres agricoles ?
S'il ne s'agit pas d'un EPCI classique, comment les élus des communautés d'agglomération et des quarante-neuf communes pourront-ils faire valoir leur point de vue aux côtés des acteurs économiques et du monde scientifique ? Pourront-ils bénéficier d'une représentation adaptée et efficace ? Aujourd'hui; la mission de préfiguration de l'établissement public a jugé utile et important d'avoir un échange régulier avec les communes. Elle réunit périodiquement les quarante-neuf maires en assemblée générale pour les consulter sur le projet.