L'année dernière, à Villiers-le-Bel, 120 policiers ont été la cible de tireurs. Deux d'entre eux ont été blessés par des munitions de chasse normalement destinées aux sangliers. C'est aussi cela, la dure réalité du territoire francilien.
Sommes-nous certains que l'ensemble des zones reléguées de la région parisienne, en particulier celles de Seine-saint-Denis et du sud du Val-d'Oise, seront enfin désenclavées grâce à votre projet ? En examinant le projet de « grand huit », je n'ai pas le sentiment que toutes ces zones le seront. Si le projet que vous portez et que nombre d'entre vous appellent de leurs voeux ne rétablit pas une égalité territoriale sur l'ensemble de la métropole francilienne, nous n'aurons pas réparé cette erreur historique et nous aurons pris devant l'histoire une responsabilité grave.
S'agissant enfin de l'article 18 qui concerne les contrats de développement territorial, nous ne pouvons qu'être favorables au fait d'associer les élus et les habitants à la création d'une gare sur leur territoire communal. Mais ce qui me gêne, c'est que ces contrats sont facultatifs : cela signifie que l'État peut passer outre et décider, dans sa toute-puissance, avec un texte dérogatoire du droit public, d'imposer sur un territoire communal la construction d'une gare et l'aménagement des alentours. J'espère que nous pourrons revenir sur ce contresens historique.
Je suis député-maire de Sarcelles, ville qui est le parfait exemple de ce qu'il ne faut plus faire. Pourtant, c'est ce que vous risquez de reproduire avec ces contrats de développement territorial s'ils ne sont pas contractualisés de manière obligatoire.
Sarcelles, c'est le Grand Ensemble. La Caisse des dépôts y avait acheté des terrains et construit autoritairement une ville de 42 000 habitants. Pendant trente ans, elle a attribué tous les logements et décidé tout l'aménagement de la ville. Cinquante ans plus tard, on se retrouve avec un ghetto social, ethnique et urbain…