Loin, très loin de la situation analysée par Jean-François Gravier dans son célèbre Paris et le désert français, la région capitale souffre aujourd'hui d'un véritable décrochage, avec un taux de croissance à peine équivalent à la moyenne nationale alors qu'il est deux fois supérieur dans les autres villes-monde, dont elle ne fera peut-être plus partie demain, avec ses déchirures urbaines et sa fragmentation sociale.
Du fait de ce tassement, elle ne joue plus son rôle de locomotive à l'égard du reste du territoire et ne constitue plus pour la nation un atout décisif dans la compétition internationale. À cet égard, il ne faut pas commettre l'erreur de penser que ce texte ne concerne que Paris et l'Île-de-France : il s'agit bel et bien d'un projet d'intérêt national.
Si Paris est en déclin, si la région capitale est moins attractive que le Grand Londres, c'est en raison de l'absence d'une politique d'expansion suffisamment ambitieuse, dans une région qui est la moins intercommunalisée de France et où l'émiettement des responsabilités politiques ne favorise pas la conduite de projets cohérents.