Ce n'est pas de notre compétence. Enfin, monsieur le secrétaire d'État, ce qui manque – vous l'aviez souligné dans votre rapport de 2004 –, c'est un outil fédérateur réunissant tous les acteurs du plateau : l'État, les élus et les acteurs scientifiques, économiques et universitaires.
Il est dommage que le ministre d'aujourd'hui n'ait pas relu le rapporteur d'hier qui proposait, pour répondre à ce déficit, la création d'une structure d'animation associative, réunissant tous les partenaires publics et privés et une société d'aménagement financièrement soutenue par le conseil régional. Vous teniez là, monsieur le secrétaire d'État, la clé : des structures souples, pragmatiques, associant les acteurs locaux, et un ou plusieurs outils d'aménagement dirigés par des élus conscients des besoins du terrain et de la programmation des financements.
L'année suivante, pourtant, l'État annonçait une opération d'intérêt national, créée finalement au début de cette année sur le secteur du plateau. Pendant cinq ans, nous avons vu passer trois préfets de région, deux chefs de mission de préfiguration, un délégué ministériel sympathique et compétent, mais qui part prochainement à la retraite. Nous en sommes à la réalisation de la troisième étude permettant de préfigurer… ce que les élus avaient déjà imaginé il y a plusieurs années.
Tous les conseils municipaux des quarante-neuf communes se sont prononcés pour la création d'un groupement d'intérêt public regroupant État, élus et acteurs scientifiques. L'État n'a même pas daigné annoncer à ces mêmes élus que ce GIP était mort-né. Pas plus qu'il n'a daigné les consulter cet été lorsqu'il a défini un périmètre de zone d'aménagement différé mordant largement sur les hectares de terres agricoles à préserver.
Monsieur le secrétaire d'État, nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins. Le pôle scientifique à échelle mondiale, aménagé dans un cadre de vie durable que peut devenir le plateau de Saclay, ne pourra se faire sans l'adhésion de tous, et tout particulièrement de ses habitants ou de leurs représentants. Rappelez-vous que le schéma directeur de 1965 prévoyait la construction d'un pôle scientifique et d'une ville nouvelle sur le plateau de Saclay ! Faute d'avoir mis chacun à sa place, d'avoir respecté les élus, les associations et les habitants, rien n'a été fait.