Je sais que des députés UMP ont en effet signé un texte où ils demandent qu'on aille très au-delà. Mais ils vont être entièrement satisfaits, puisque, en réalité, à ces 35 milliards, il faut ajouter le deuxième emprunt, celui du Grand Paris. À combien s'élèvera-t-il : 15, 20 milliards ? C'est à peu près l'ordre de grandeur.
Honnêtement, je suis un peu étonné que l'on ajoute ainsi de la dette à la dette, par milliards, et que cela soit accepté, finalement, sans beaucoup de débat, sauf par M. Carrez, qui est rapporteur général du budget et qui exprime manifestement certaines inquiétudes. Je ne veux pas parler à sa place, mais j'ai bien compris que son propos reflétait une vraie inquiétude quant à la dérive extrêmement forte des financements et de la dette.
Là encore, monsieur le secrétaire d'État, nous attendons de vous des précisions, des informations. Vous devez nous dire comment l'État entend concrètement financer ce projet.
Troisième interrogation, la gouvernance. Beaucoup de députés de la majorité nous ont expliqué, avec des accents très gaulliens, que l'État peut tout, que lui seul peut porter un projet de ce type. C'était peut-être vrai il y a quelques années. Mais entre nous, nous savons tous, car il y a parmi nous des maires, qui se sont d'ailleurs exprimés comme tels, que l'État n'est pas aujourd'hui au mieux de sa forme. Souvent, au niveau local, lorsque l'État a des projets, il se tourne vers les collectivités territoriales pour les financer. C'est comme cela que ça se passe. L'idée que l'État va porter, tout seul, un projet de cette nature me semble extrêmement aventureuse.
À cet égard, je reprends mot pour mot ce qu'a fort bien dit M. Carrez : « Si l'État et les collectivités locales ne s'entendent pas, nous irons droit dans le mur ».