Le RER A est la ligne la plus saturée et la plus encombrée d'Europe. La situation est devenue insupportable. Je suis personnellement d'accord avec le projet d'un métro de grande capacité à grande vitesse qui élargisse considérablement le réseau, mais à condition que l'on ne sacrifie pas les urgences de court terme.
Surtout, je voudrais me joindre aux très nombreux collègues qui, au-delà des clivages idéologiques traditionnels, soulignent qu'un tel projet ne peut réussir qu'avec les maires, et non pas contre eux. Je suis en désaccord, monsieur le secrétaire d'État, avec le parti pris du projet, qui est de recentraliser, dans une vision jacobine que je crois vouée à l'échec, et je m'en suis expliqué avec vous. Que l'État, constatant l'incapacité des collectivités locales, notamment les retards accumulés par la région et par le STIF, tape du poing sur la table et décide de proposer un tracé, pourquoi pas ? En revanche, que l'État, à partir de ce tracé – devenu projet d'intérêt général et s'imposant de façon totalement dérogatoire aux normes d'urbanisme dans nos communes, au mépris de la démocratie locale – en profite pour imposer une densification forcée, notamment dans les communes de la petite couronne qui seront sur le tracé, ce qui risque de se traduire par une détérioration du cadre de vie et par une aggravation de la fracture entre la proche banlieue et la grande banlieue – alors qu'il faudrait se projeter, de nombreux collègues l'ont dit, à l'échelle du bassin parisien pour aller même, comme y a invité le Président de la République, jusqu'au Havre – je crois que c'est une erreur profonde, qui sera source de nombreux contentieux et conduira à de nombreux reculs et probablement, à terme, à une impasse financière.
Je ne crois pas du tout en effet que la valorisation des terrains puisse rapporter des sommes aussi considérables que les dizaines de milliards d'euros évoquées dans les rapports de nos assemblées. Je pense que c'est là nourrir beaucoup d'illusions et que les montants seront très insuffisants pour financer un projet d'une telle ampleur. Surtout, vous risquez de vous heurter au désaccord des populations et, par conséquent, de ne finalement pas pouvoir avancer.
Vous m'objecterez que vous avez fait une concession substantielle avec le contrat de développement territorial…