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Intervention de Nicole Ameline

Réunion du 25 novembre 2009 à 21h30
Grand paris — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Ameline :

Monsieur le secrétaire d'État, vous permettrez à une élue du Grand Ouest de s'exprimer sur le Grand Paris en saluant l'engagement du Président de la République, du Gouvernement et le vôtre.

Jamais sans doute nous n'avons eu autant besoin dans notre pays de perspectives, de prospectives, d'innovation politique et d'une vision renouvelée de la place et du rôle de nos territoires dans l'espace européen.

Reconfigurer Paris, renforcer la région métropole, c'est donner une chance nouvelle à la France, dans un contexte de mondialisation qui met en compétition autant les systèmes économiques que les systèmes publics d'organisation et de gestion territoriale notamment.

La visibilité européenne des territoires est l'un des paramètres essentiels de leur compétitivité et l'évolution du monde nous amène à juste titre à redéfinir l'aménagement du territoire et à promouvoir des concepts nouveaux – je pense en particulier à tout ce qui concernera le développement de la politique des estuaires ou celui des métropoles. Il faut se féliciter que le chantier que vous ouvrez, sur lequel vous avez travaillé avec énormément d'ardeur, s'ouvre parallèlement à la réforme des collectivités territoriales, qui marque là encore l'esprit de mouvement et d'innovation politique de notre majorité.

Je voudrais centrer mon propos sur l'interactivité qui s'impose entre les procédures d'aménagement du Grand Paris et le positionnement des régions et des zones adjacentes, car, comme vient de le dire l'orateur précédent, il est important que le projet du Grand Paris soit aussi celui du territoire national et, singulièrement, des régions directement concernées.

De Venise à Rotterdam, de Singapour à Hambourg, les théories de Braudel visant à dire que les villes-mondes ont toujours été ouvertes sur la mer sont plus vraies que jamais. C'est d'autant plus évident que les échanges maritimes, expression directe de la mondialisation, sont en croissance constante et vont prochainement se développer avec l'ouverture des nouvelles routes maritimes du Nord et de l'Arctique.

Faire de l'axe de la Seine un potentiel fluvial s'appuyant sur le débouché maritime du Havre constitue donc un apport considérable à la fois pour le futur Grand Paris et, naturellement, pour les deux Normandie.

Je suis élue de cette façade Ouest et je mesure la formidable opportunité pour nous d'avoir cet axe renouvelé entre la capitale et la mer. Les deux régions normandes ont intérêt à se retrouver dans cette dynamique que vous ouvrez. Il s'agit d'un élément de réussite déterminant pour Paris et pour nos régions. Bonaparte y avait pensé il y a quelques années. L'essor de la façade maritime est d'ailleurs largement lié au XIXe et au XXe siècle à celui de Paris.

Je terminerai par trois réflexions.

La première concerne les infrastructures ferroviaires, qui occupent une large place dans la présentation de votre projet. Le désenclavement de Paris concerne tout l'Ouest et il y a là une urgence tant le déficit des infrastructures sur cette partie du territoire est réel. L'aménagement de la région de Mantes et du tronçon qui y conduit est essentiel et, là encore, l'intérêt est partagé. Je plaide pour un TGV normand desservant Caen et Le Havre et constituant pour le Grand Paris l'exutoire essentiel et nécessaire que vous appelez de vos voeux.

Il faut par ailleurs donner à la capitale une réelle perspective européenne avec l'axe vers Londres. Nous devons créer un arc européen qui relie Paris à Londres et qui permette de rapprocher les deux pôles économiques les plus importants de l'Europe de l'Ouest, car il y a là des synergies qui n'échappent à personne.

Tout cela suppose une concertation permanente. Dominique Bussereau l'a engagée pour le ferroviaire avec l'ensemble des élus. Puisque le phasage sera assez comparable, je pense que les synergies pouvant résulter de cette démarche, qu'il s'agisse de la recherche, de l'économie ou de la culture, appelleraient une formalisation des échanges, des concertations, des informations, des groupes de travail, et je souhaiterais que nous ayons votre appui pour que prenne forme cette concertation et que nous puissions envisager ce développement du Grand Paris vers l'Ouest avec toute la rigueur, la force et l'efficacité qu'un tel enjeu réclame.

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