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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du 25 novembre 2009 à 21h30
Grand paris — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Les finances de notre pays ne permettront pas de faire les deux.

Ces habitants, monsieur le secrétaire d'État, qui ne viennent pas de Shanghai ou New York, voudraient tout simplement pouvoir aller travailler dans de bonnes conditions. Ceux de la ligne D, qui passe par ma ville, ne trouvent pas de travail parce que, sur leur CV, il est écrit « ligne D ». Eux qui habitent Montereau, Corbeil, Évry, Rambouillet, Cergy et autres voudraient que l'État fasse son travail avec les collectivités et investisse les moyens publics nécessaires pour que les infrastructures soient dignes de notre métropole.

Redescendons sur terre, mes chers collègues.

Avec un milliard d'euros, on peut remettre en état la ligne D du RER, empruntée quotidiennement par deux fois plus de passagers que l'ensemble des TGV roulant en France. En triplant cette somme, avec 3 milliards d'euros seulement, on peut rénover l'ensemble du réseau RER. Avec 600 millions d'euros, somme que l'on prétendait impossible à réunir il y a quelques années, même à la région Île-de-France, on peut construire un nouveau tunnel entre Châtelet et la gare du Nord désengorgeant le RER B et le RER D. Avec seulement 100 millions d'euros par an, on peut doubler toutes les lignes de bus en grande couronne. Dans les quatre départements de la grande couronne, pour 5 millions d'habitants, il n'y a pas de bus le week-end, il n'y a pas de bus le soir.

Oui, il faut une belle ambition pour la région capitale, des investissements massifs de l'État, oui, il faut imposer certaines choses aux élus parce que la dispersion des intérêts particuliers l'emporte parfois, mais, dans ces conditions, il ne faut pas se tromper de projet. Il faut que ce projet soit cohérent, pertinent, réponde aux besoins des habitants, ait une légitimité, et c'est cette légitimité qui donnera à l'État sa capacité d'intervention.

Pour conclure, je ne souhaite qu'une chose, c'est que votre Grand Paris puisse exister, mais sur des bases saines, pas sur une chimère, pas sur des intérêts. Raisonnez à la bonne échelle, celle du bassin parisien, aménagez le territoire en instituant des pôles équilibrés d'habitat et d'emploi.

Investir dans des projets concrets qui servent les habitants, mettre en oeuvre une véritable péréquation fiscale, clé du système, rétablir des agréments pour éviter la concentration des emplois dans certains pôles, ces priorités me paraissent majeures. Si elles étaient ignorées au profit d'une folie des grandeurs totalement déplacée, je suis convaincu que le projet du Grand Paris serait profondément néfaste non seulement aux finances de notre pays mais à l'intérêt des habitants, et c'est pourquoi je voterais contre.

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