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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du 25 novembre 2009 à 21h30
Grand paris — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Il faudrait aussi favoriser l'émergence de parcs d'affaires, de bureaux, d'ateliers, autour des pôles situés dans les départements les moins dotés, où le taux d'emploi est faible et les déplacements considérables. Ce que vous imaginez pour Saclay, qui va dans le bon sens, pourquoi ne pas l'étendre en Seine-et-Marne, en créant un nouveau quartier d'affaires entre Roissy et Marne-la-Vallée, dans le Val-de-Marne et l'Essonne, en transférant les activités de congrès et les salons de la porte de Versailles à Orly, qui ferait un magnifique centre de congrès pour toute l'Île-de-France ? Pourquoi ne pas l'étendre aussi à la Picardie ? Je maintiens en effet que, si l'on veut éviter la congestion aéroportuaire et des pollutions toujours plus fortes, il faudrait, en réservant des terres, préparer la possibilité de construire un troisième aéroport couplé à celui de Roissy, si les besoins s'en font sentir dans vingt ans.

Dans cette hypothèse, il va de soi que votre métro automatique perdrait de son intérêt, et c'est ma troisième et dernière critique au projet de Grand Paris.

En l'état des difficultés et des enjeux auxquels est confrontée la région capitale, le « grand huit » est une absurdité financière aux modalités des plus contestables car il ne répond ni aux besoins des habitants, ni à ceux des entreprises.

Ce projet à 21 milliards d'euros, qui ne pourra pas être réceptionné avant dix ou vingt ans, vise à mettre en relation des pôles qui ne sont pas les plus mal lotis en transports en commun quand on regarde ce qui se passe en grande couronne, alors même que vous oubliez les axes les plus surchargés qui permettent aux salariés d'aller vers ces pôles. Comment pouvez-vous décemment proposer un tel circuit ?

Pour relier des banlieues entre elles, la solution du tramway ou, surtout, du bus en site propre présente un rapport entre efficacité et coût bien supérieur. Avec ces 21 milliards, nous pourrions développer des liaisons de banlieue à banlieue en petite et grande couronne bien plus importantes que le fameux « grand huit ». Où est donc la pertinence, la cohérence de ce projet ?

Trois millions d'usagers quotidiens du RER manquent de l'essentiel, et vous leur proposez l'accessoire pour dans quinze ans. « Il n'y a plus de pain, donnez-leur donc de la brioche ! »

Comment croire un instant que notre pays, qui n'arrive pas à emprunter pour le fameux grand emprunt, qui s'est un peu dégonflé, plus de 35 milliards d'euros pour préparer le XXIe siècle, avec des enjeux industriels et scientifiques colossaux, puisse dégager 30 milliards pour les transports en Île-de-France, vos 20 milliards et les 10 que, selon certains membres de la majorité, investirait le STIF en enlevant l'arc express ?

Bien évidemment, la grande boucle et les dix tunneliers des grandes entreprises du BTP, qui doivent bien se lécher les babines, accapareront les moyens nécessaires à la vie quotidienne des habitants.

Mes chers collègues de la majorité, vous n'aurez pas à la fois le « grand huit » et l'entretien des réseaux fatigués qui n'en peuvent plus.

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