…avec d'ailleurs le succès que l'on sait, puisque l'Amérique a inondé le Pakistan de F-16 et d'argent pendant des décennies, ce qui n'a jamais empêché Ali Bhutto de promettre qu'il construirait la bombe nucléaire. Et il l'a fait, avec l'aide, comme vous le savez, d'autres pays, qui se sont, eux, livrés à la prolifération nucléaire. Je pense notamment à la Chine. À cet égard, des documents qui viennent d'être publiés montrent à quel point la coopération entre ces pays a été loin.
Nous ne sommes pas du tout dans un tel cas de figure et il est important de le comprendre. Plusieurs d'entre vous l'ont remarqué, notamment Mme Fort. Quand il est question des connexions entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire, il faut savoir exactement de quoi l'on parle. L'Inde est le seul pays qui a proliféré à partir d'un programme nucléaire civil. Elle a utilisé, pour cela, du plutonium produit par des centrales très particulières, les CANDU, livrées à l'époque par le Canada et qui sont très plutonigènes.
Tous les autres programmes nucléaires militaires – y compris le nôtre – ont été conduits à partir d'unités dédiées, en général de petite taille, et qui ciblaient la fabrication de plutonium ou d'uranium le plus enrichis possible. Pour ce faire, monsieur Asensi, et vous le savez bien, on n'a pas besoin de centrales électronucléaires du type EPR ou PWR, qui fabriquent des quantités très importantes de barreaux de combustible irradié et sont soumises aux caméras de l'AIEA. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus pratique !