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Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 24 novembre 2009 à 15h00
Accord avec l'inde pour le développement des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire — Discussion générale

Pierre Lellouche, secrétaire d'état chargé des affaires européennes :

Il nous faut, au contraire, parvenir à constituer – et c'est difficile – une équipe de France du nucléaire. Face à l'importance des commandes et du développement du nucléaire dans le monde, il nous faut mettre en place un système industriel extrêmement porteur pour l'ensemble de notre économie. Les commandes sont nombreuses. Or une centrale, c'est un coeur nucléaire mais pas seulement : c'est aussi du BTP, des turbines, de la distribution d'énergie et de la formation d'ingénieurs pendant des années. C'est tout cela qu'il faut construire à l'échelle du pays de façon très efficace pour un cycle de redémarrage du nucléaire à travers le monde. Monsieur Asensi, c'est donc tout l'inverse de ce que vous disiez en évoquant le dépeçage de l'industrie nucléaire française.

À propos de la disparition de 22 kilogrammes de plutonium à Cadarache, je ne peux pas passer sur des affirmations qui pourraient laisser le champ libre à beaucoup d'interrogations ou de malveillances. De quoi s'agit-il ? Comme vous le savez, une procédure judiciaire a été engagée par l'autorité de sûreté. Je n'entrerai donc pas dans le détail, car cela ne serait pas conforme au droit. Je peux dire en tout cas qu'il s'agit du démantèlement d'une unité de retraitement intitulée Magenta.

Nous travaillons au démantèlement de quelque 400 cellules depuis vingt-quatre mois. Or cela implique une marge d'incertitude entre la prévision et le résultat effectif de production de matière. Les chiffres précis ont été communiqués à l'Agence de sûreté nucléaire : il s'agit de pourcentages infinitésimaux par rapport aux quantités de matière traitées dans ces cellules de retraitement. De telles incertitudes ont toujours existé en ce domaine. Monsieur Asensi, nul n'est parti avec un fût de 20 kilos de plutonium ! Il y a toujours une marge d'incertitude quand vous traitez les matières, que ce soit au niveau de l'enrichissement, du retraitement ou du conditionnement des déchets, surtout sur des quantités importantes.

Par ailleurs, monsieur Asensi, il y a un moment dans votre discours où j'ai un peu souri. En effet, vous avez dit qu'il était très grave de faire ce cadeau à l'Inde, parce qu'il y avait ainsi deux poids deux mesures. Vous n'avez pas tort : il s'agit bien d'une exception au régime de non-prolifération. C'est très grave, avez-vous dit, parce que cela va déstabiliser le Pakistan, déjà soumis à la pression des talibans. Sur ce point aussi vous avez raison.

Mais il y avait comme une nostalgie dans votre description géopolitique. Qu'il était beau, sembliez-vous dire, le temps où l'Union soviétique s'occupait de l'Inde et les États-Unis du Pakistan (Sourires),…

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