Pour ma part, monsieur Brottes, je ne ressens aucun malaise. Il est un peu tôt pour dire que tel ou tel dispositif ne fonctionne pas. Vous critiquez le libéralisme, mais François Mitterrand a lui-même été un grand défenseur du libéralisme en signant le traité de Maastricht et les accords de Schengen qui ont supprimé les frontières avant même que ne soient harmonisés les codes du travail et les coûts de la main d'oeuvre en Europe, provoquant ainsi des distorsions dans les charges des entreprises.
Je me réjouis du travail accompli par M. André Chassaigne, je suis satisfait des propos tenus par M. Jean Dionis du Séjour et je pense, comme M. François Brottes, que l'on avance sur ces dossiers. Mais l'agriculture a besoin d'un vote unanime, et j'espère que la LMA nous en donnera l'occasion, comme nous avons eu occasion la semaine dernière de nous prononcer unanimement sur la proposition de résolution européenne sur le secteur laitier. L'unanimité aiderait en effet le ministre de l'agriculture et le Président de la République à faire entendre la voix de la France. A cet égard, j'ai la conviction que les problèmes de l'agriculture, dont le premier d'entre eux : comment, en 2050, nourrir 9 milliards d'habitants ?, ne pourront être réglés qu'au niveau du G20. En attendant, je suggère que nous établissions une liste de produits de première nécessité. Car garantir les prix revient uniquement à garantir les marges pour permettre au producteur, au transformateur et au distributeur de vivre de leur travail. L'unanimité de notre vote aiderait également le monde agricole.