Nombre d'entre nous semblent oublier le contexte dans lequel nous avons débattu de la loi de 2004. La France faisait alors l'objet de fatwas, nos diplomates étaient menacés. Finalement, l'application de la loi a permis de pacifier la situation et un an après, on n'en parlait plus.
Je crois à la force symbolique de la loi. J'ai rencontré à la mosquée des Omeyyades, à Damas, une jeune femme voilée d'origine française, mariée à un Koweïtien. Elle m'a dit qu'elle retirait son voile intégral lorsqu'elle prenait l'avion pour Dubaï parce que la loi, simplement, l'exigeait.
Je ne crois pas que tout ce qui est fait pour lutter contre les facteurs structurels – politique de la ville, création de la Haute autorité contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) – puisse réduire le zèle des nouvelles converties, qui portent le voile avec encore plus de détermination. Seule la fermeté d'une loi pourrait apporter une solution. C'est le regard que nous portons sur cette loi qui importe, pas l'interprétation qui en sera faite par les groupes minoritaires.