Il ne faut légiférer, on le sait, que d'une main tremblante, et c'est sans doute plus vrai encore en matière économique et financière. La loi de modernisation de l'économie a modifié les dispositions relatives aux délais de paiement. Or le raccourcissement qu'elle a opéré en la matière est particulièrement inadapté au commerce et à la diffusion du livre. Rappelons en effet que, dans ce secteur, seul en France à être régi par la loi sur le prix unique, les détaillants sont principalement des PME, face à des distributeurs puissants, et que 25 à 30 % de l'approvisionnement des libraires est constitué par les envois automatiques, dits « offices ». On voit donc mal comment les dispositions de la LME pourraient s'y appliquer.
Certes, cette loi prévoit la possibilité d'accords dérogatoires, mais portant uniquement sur les moyens d'arriver à l'objectif de réduction des délais de paiement, non sur le principe lui-même. Ne pouvant proposer de modification qui constituerait un cavalier budgétaire, nous avons, le rapporteur Marcel Rogemont, Christian Kert, Michel Françaix et moi-même, déposé cet amendement, qui prévoit que le Gouvernement présentera au Parlement, d'ici au 31 janvier 2009, un rapport envisageant les mesures à prendre pour régler ce problème spécifique qui perturbe toute la chaîne du livre.