De là, les échanges de services, les relations coupables qui interpellent de nombreux citoyens et de nombreux démocrates.
Ainsi, le directeur de Paris Match se fait « vider » à cause de la parution d'une photo ayant déplu à l'Élysée. Le directeur du Journal du dimanche se fait lui aussi évincer pour une indiscrétion dont la révélation n'a pas plu à l'Élysée. M. Laurent Solly, après avoir été directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, occupe désormais une responsabilité essentielle à la tête de TF1. Je pourrai citer d'autres exemples de ce type.
Rappelez-vous cet incident, lorsque nous avons examiné le projet de loi HADOPI : M. Bourreau-Guggenheim, un grand cadre de TF1 chargé des questions relatives à internet s'est adressé, en tant que citoyen, à Mme Françoise de Panafieu, députée du 17e arrondissement où il habite, pour lui exprimer son hostilité à ce texte. Mme de Panafieu a transmis ce courriel à Mme Albanel, alors ministre de la culture et de la communication et, bien que le courriel soit considéré comme une correspondance privée, ledit message peu amène à l'égard du projet HADOPI a été transmis à la direction de TF1 qui a licencié sur le champ M. Bourreau-Guggenheim !
Le temps passe et je ne saurai trop solliciter votre patience, chers collègues, mais laissez-moi encore vous demander si l'on peut contester le fait que le Livre blanc de TF1, paru à la fin de 2007, soit à l'origine de l'annonce par le Président de la République, le 8 janvier 2008 à l'occasion de ses voeux à la presse, de la suppression de la publicité dans l'audiovisuel public !
De la même manière, au mois de septembre, sans doute après un coup de fil de M. Martin Bouygues, le Président de la République, tout à coup, alors que le processus était lancé, s'interrogeait sur la réelle nécessité d'avoir un quatrième opérateur de téléphonie mobile – l'opérateur Free est a priori le mieux placé. Tout cela parce que cela déplaisait aux opérateurs en place et à Bouygues Télécom en premier lieu !
Il convient, en outre, de relier très directement la présente discussion à la demande par le groupe SRC de la constitution d'une commission d'enquête, demande déjà examinée par la conférence des présidents et prochainement par le bureau de l'Assemblée et par la commission des lois mardi prochain. Au-delà de la quantité des sondages commandés par la Présidence de la République – plus de trois par semaine –, au-delà des suspicions de surfacturation dont Jean Launay, rapporteur spécial de la commission des finances, reprenant les travaux de la Cour des comptes, s'est largement fait l'écho, ce qui nous interpelle, c'est que ces sondages aient été complaisamment publiés dans des médias amis – LCI et TF1 pour ne pas les citer –, l'un appartenant au groupe Dassault, l'autre au groupe Bouygues.
On ne manquera pas de souligner que l'organisation Reporters sans frontières a publié récemment un classement mondial des pays en fonction de leur respect de la liberté de la presse. Que nous siégions à gauche de l'hémicycle ou bien à droite…