Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, une lecture attentive et objective du budget met en lumière le souci constant du Gouvernement d'optimiser les dépenses tout en maximisant les recettes.
S'agissant de la maximisation des recettes, je tiens à féliciter, au nom du groupe UMP, Mme la ministre de la culture pour avoir obtenu, grâce à des arbitrages favorables, les crédits nécessaires à la mise en place de ses projets. Dans un cadre budgétaire contraint, il faut saluer la hausse de 2,6 % du budget de la mission « Culture ». Mme Albanel a su mobiliser pour la culture des financements complémentaires, dont 35 millions d'euros issus des cessions immobilières de l'État et 20 millions issus des cessions immobilières de son ministère. Le spectacle vivant en bénéficiera ainsi que la rénovation des écoles d'architecture, chacun à hauteur de 20 millions.
Les 20 millions dévolus au patrimoine seront affectés, en priorité, à l'entretien préventif des monuments historiques n'appartenant pas à l'État. Ce budget soutient donc à la fois l'activité et l'emploi dans nos entreprises de restauration, les petites collectivités territoriales et l'attractivité touristique de nos régions, tout en évitant de lourdes dépenses futures de restauration.
Maximiser les recettes, c'est aussi dégager des ressources financières nouvelles. Ainsi le budget incite-t-il fortement les opérateurs, dans le cadre des contrats de performance, à diversifier leurs sources de financement. Si les arts plastiques ne bénéficient pas de recettes complémentaires, il faut néanmoins reconnaître que le ministère de la culture est à l'origine de très prestigieuses manifestations, notamment « Monumenta » et « La Force de l'art », qui, avec les expositions internationales, ont suscité une importante émulation artistique et ont grandement contribué à notre rayonnement international, tout en ayant un fort impact économique. Il convient également de saluer le soutien apporté à « Marseille, capitale européenne de la culture en 2013 », avec l'allocation de 5 millions à son musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.
Naturellement, certains élus sont tentés, pour complaire à des publics ciblés, de critiquer le volume des crédits dévolus à la culture, perpétuant ainsi la religion de la dépense à tout prix. À ceux-là, je répondrai tout d'abord que peu de pays consacrent une part aussi importante de leurs finances publiques à la culture que le nôtre : nous dépensons 70 euros par habitant en moyenne, contre 20 euros en Grande-Bretagne pour ne citer qu'elle. J'ajoute que nous devons, en période de difficultés financières et budgétaires, nous donner pour objectif impérieux de ne pas hypothéquer l'avenir de nos enfants en alourdissant inconsidérément la dette publique. La culture doit, elle aussi, contribuer à la solidarité nationale – et c'est une amie des artistes qui vous le dit.
Enfin, il importe de rechercher une plus grande efficacité de l'action culturelle publique en optimisant la dépense publique. À cet égard, la révision générale des politiques publiques permettra une gestion plus efficace de la mission « Culture », tant sur le plan national que territorial, grâce à la réorganisation de l'administration centrale et au regroupement des institutions culturelles publiques, à Paris comme dans les régions. Le rattachement des services départementaux de l'architecture et du patrimoine aux DRAC favorisera une action rapide, menée avec une économie de moyens. Je salue d'ailleurs le travail remarquable accompli par les équipes des DRAC, qui offrent aux habitants des régions une image humaine et exigeante de la politique culturelle publique, et je me félicite de l'importance que le budget leur accorde.
Mieux dépenser, c'est également faire de bons choix stratégiques. Le premier des sept grands objectifs proposés par le budget est la démocratisation culturelle. L'expérience prouve en effet que les politiques culturelles fondées essentiellement sur la croissance de l'offre ne permettent pas un élargissement des publics si elles ne s'accompagnent pas d'une politique de démocratisation culturelle. Rapporteure de la mission sur les enseignements artistiques à l'école, je me réjouis que les crédits de l'éducation artistique et culturelle augmentent de 3,9 % et qu'une première réforme consiste à rendre obligatoires les cours d'histoire des arts. L'éducation à l'image bénéficie également d'un effort tout particulier cette année, qui permettra à 2,4 millions de jeunes de prendre part à l'opération « École, collège et lycée au cinéma ». Ce sont de bonnes dépenses qui, en élargissant le public des jeunes, feront le public de demain.
Enfin, mieux dépenser, c'est favoriser le développement économique du secteur culturel. Le soutien aux libraires indépendantes, au marché de l'art et à l'exportation, ainsi que les moyens consacrés à la lutte contre le piratage des biens et services culturels, y contribuent. Ces gains de productivité alimenteront nos recettes fiscales.
Le soutien de la représentation nationale au budget de la culture est d'autant plus important que celui-ci porte des ambitions importantes pour notre culture en France, à un moment où la parenthèse multiséculaire de l'hégémonie culturelle occidentale tend à se refermer au bénéfice de l'émergence d'autres modernités, qu'incarnent en particulier les Chinois et les Indiens. Loin de nous inciter à nous reposer sur nos acquis, ce projet de budget nous invite à encourager la qualité, la créativité et le désir de culture pour tous. C'est pourquoi le groupe UMP le votera avec enthousiasme. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)