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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du 17 novembre 2009 à 21h30
Réduction du risque de récidive criminelle — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Madame la présidente, madame la ministre d'État, mes chers collègues, nous débattons aujourd'hui d'un sujet grave qui inquiète particulièrement nos concitoyens : la récidive criminelle.

Pour ma part, je ne peux que saluer la démarche du Gouvernement, qui a le courage de présenter une loi controversée mais profondément nécessaire.

Oui, madame la garde des sceaux, votre projet est courageux, car comment laisser en liberté – si peu surveillée – nombre de criminels, qui, hélas ! récidivent parfois dès le lendemain de leur libération, qui plus est sur les lieux mêmes de leur précédent crime ?

Bien sûr, le risque zéro n'existe pas, mais comment pourrait-on refuser de mieux prévenir la récidive ? Certains s'étonnent de voir les parlementaires ou le Gouvernement réagir à des événements dramatiques. Mais je suis quant à moi étonné qu'on ait attendu tant d'événements dramatiques pour réagir, et nous n'avons qu'à nous féliciter d'avoir enfin le courage de poser le problème.

Je me permets de recommander à certains de nos collègues le livre de Georges Fenech, que j'ai apporté. Il s'intitule : Criminels récidivistes. Peut-on les laisser sortir ? Je me permets de l'évoquer, car il montre très bien l'enchaînement dans lequel sont pris ces tueurs en série et l'incapacité dont notre justice a témoigné.

On a bien le droit, en effet de se poser certaines questions – notamment celles du pourquoi et du comment –, non pas pour accuser Untel ou Untel, mais pour comprendre l'engrenage fatal qui a conduit tant de victimes à passer entre les mains de ces tueurs qui auraient pu, à un certain moment, être arrêtés dans leur parcours tragique.

Cette loi va donc dans le bon sens. Elle répond à une attente de nos compatriotes, et je la voterai sans état d'âme. Je prends d'ailleurs le pari que, dans quelques années, on se demandera pourquoi ces débats furent si agités.

Mais cette loi n'est-elle pas aussi, d'une certaine façon, l'arbre qui cache la forêt ? En effet, quel dommage, madame la garde des sceaux, que le gouvernement auquel vous appartenez n'ait pas encore – mais cela viendra peut-être – le même courage pour donner à la justice française les moyens de rendre enfin exécutoires les peines d'incarcération !

Je pense, bien sûr, aux dispositifs qui dispensent les condamnés d'accomplir l'intégralité de leur peine de prison ferme. À cet égard, je défendrai demain un amendement visant à supprimer l'article 721 du code de procédure pénale, qui accorde une remise de peine systématique de trois mois pour la première année, puis de deux mois pour les années suivantes.

Ainsi, une personne condamnée à six ans de prison sait dès son incarcération qu'elle sortira au bout de quatre ans et onze mois.

À cette remise de peine automatique, qui date de 2004, s'ajoute une seconde réduction de trois mois par an, sous certaines conditions bien sûr.

Ces réductions sont ensuite complétées par la libération conditionnelle. Ainsi, un détenu condamné à treize ans pour homicide a pu sortir au bout de six ans et aller assassiner cette dame de Milly-la-Forêt dont il a déjà été question.

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