Un mot, monsieur le secrétaire d'État, pour attirer votre attention sur les pièges de la statistique.
Il est vrai que, si l'on considère les données brutes, on peut tirer les mêmes conclusions que vous sur la diminution de 50 % des chances de trouver un emploi, après un an de chômage. En revanche, si l'on a simplement du bon sens, on s'aperçoit que tout cela est biaisé et que, au cours de la première année, ceux qui avaient perdu un emploi facile à remplacer en ont retrouvé un. Cependant les cas plus difficiles s'accumulent ensuite, au-delà de ce délai.
Il ne faut donc pas croire que c'est la durée du chômage, en tant que telle, qui diminue les chances de retrouver un emploi. En réalité – ce n'est pas un sophisme –, ce sont les chances de retrouver un emploi qui deviennent plus rares, puisqu'il ne reste plus, au bout de l'année, que les gens qui cherchent les emplois les plus difficiles à retrouver. Voilà qui enlève beaucoup de force à votre raisonnement.
On s'appuie souvent, en science, sur des données statistiques, en pensant que les mathématiques ont toujours raison. Mais non : elles relèvent, elles aussi, du bon sens.