…en insistant sur la nécessité de se préoccuper, tout d'abord, non pas de la récidive mais de la première infraction. Cela consiste à traiter la montée, chez certains individus, de ces pulsions qui mêlent l'agression et le sexuel. Avant d'être des agresseurs, ces individus sont des personnes en souffrance, à qui il faut répondre. Mettons donc en place le dispositif de santé adéquat.
Nous y répondrons également en réfléchissant à la psychiatrie. Cela consiste à faire d'une part que la psychiatrie prenne sa part dans la contention, et d'autre part qu'il y ait des avancées en matière de psychiatrie.
Nous affirmerons également que des études criminologiques qui nous permettent de progresser sur la question de la dangerosité, et de le faire autrement que nous le faisons aujourd'hui, sont nécessaires. Vous avez raison, monsieur le rapporteur : notre pays souffre, en la matière, d'un retard tel qu'il est aujourd'hui impossible de légiférer comme nous le faisons, en nous fondant sur une notion de dangerosité que nous ne pouvons apprécier qu'empiriquement, et non scientifiquement.
Dernier point, nous réfléchirons à la question du suivi socio-judiciaire, en nous donnant les moyens nécessaires. Brisons un peu le consensus : s'il faut augmenter les impôts pour mettre en place la psychiatrie nécessaire et créer les 800 postes qui manquent aujourd'hui, nous augmenterons les impôts, puisqu'il s'agit d'assurer un service public.
Par ailleurs, nous réfléchirons à la qualité du contrôle. Il faut passer d'une culture de l'enfermement à une culture du contrôle, augmenter le nombre des conseillers d'insertion et de probation et – pourquoi pas ? – affecter un certain nombre de surveillants à cette tâche, sous la responsabilité d'une autorité hiérarchique et selon des modalités qu'il sera forcément difficile de penser.
Voilà, me semble-t-il, le programme à partir duquel les électeurs trancheront. Je crois que, entre ceux qui sont du côté du fantasme sans prendre en compte le réel et ceux qui le prennent en compte, ils feront le bon choix. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)