Il va de soi que je vous demande, au nom du groupe UMP, de rejeter la motion de renvoi en commission qu'a présentée M. Mamère, pour cause de populisme pénal. M. Mamère a égrené une dizaine de motifs, dont certains ne méritent même pas d'être évoqués. Je me bornerai à en reprendre quelques-uns.
Vous dites que nous jouons avec les victimes. Rien n'est plus faux. Vous dites que nous concentrons notre peur sur une poignée de délinquants sexuels et que nous oublions toutes les autres formes de récidive, celle des alcooliques, celle des hommes qui battent leur femme ou leurs enfants. Non, monsieur Mamère, nous ne les oublions pas, mais je me permets de vous rappeler que le texte que nous examinons concerne la « récidive criminelle » : ce dont nous traitons, c'est le problème de la récidive et d'une particulière dangerosité : la question est de savoir si l'on peut relâcher dans la nature des personnes particulièrement dangereuses, qui ont purgé leur peine mais risquent de rechercher, comme des prédateurs, de nouvelles victimes. Quand on sait l'importance de leur pathologie – et M. Blisko a cité à ce propos des chiffres effarants, selon lesquels un quart des détenus sont atteints de troubles psychotiques, ce qui est dix fois plus que dans la population générale –, on ne doit pas hésiter : j'ai choisi mon camp, c'est celui des victimes.
C'est donc aussi celui de l'action. Le temps de la réflexion est terminé. Faut-il renvoyer ce texte en commission pour recommencer à réfléchir, pour essayer de trouver d'autres solutions ? Comme vient de le dire Mme Pau-Langevin, il n'existe malheureusement pas de solution finale,…