Ce n'est pas le sens de la justice française où l'on paie sa dette et où l'on passe en prison pour se réinsérer, non pas pour subir des tortures dans sa chair. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Oui, madame la ministre, vous avez dit il y a quelque temps que la castration physique pouvait être un sujet de débat. Fort heureusement, à la veille de ce débat, vous avez déclaré dans la presse que mettre en oeuvre la castration physique serait une atteinte à nos principes. Vous avez retrouvé la raison. Mais pendant ce temps, qu'a dit le Front national ? Après la castration physique, il a parlé de « castration par la tête ». En clair, cela veut dire : « Oui, nous voulons le rétablissement de la peine de mort. » (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
À ce propos, je suis très fier du jury qui a été composé pour juger ce violeur, M. Évrard. Alors que l'avocat général avait parlé de « bête » – dans une justice démocratique, les hommes, y compris ceux qui commettent les pires viols, les pires crimes, doivent-ils être considérés encore comme des hommes ou comme des bêtes ? –, alors que, dis-je, l'avocat général avait demandé la perpétuité, le jury a rétabli l'humanité en demandant une peine de trente ans de prison, ce qui donne encore à la personne une chance de réinsertion. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Depuis le vote de la loi de 2008, nous avons toujours combattu le principe de la rétention de sûreté. Vous êtes en train, madame la ministre, de renverser la pyramide du droit dans notre pays. C'est une manière de miner nos principes démocratiques et notre pacte social puisque, avec la rétention de sûreté, on va enfermer des gens en fonction de leur dangerosité et non pas en fonction des actes qu'ils ont commis. C'est une atteinte aux principes fondamentaux, une atteinte à nos libertés.
Nous ne pouvons pas accepter que, pour des raisons purement électoralistes,…