M. François Scellier et moi-même avons cherché, il y a quelques années, à favoriser la construction des logements locatifs sociaux par un mécanisme incitant l'épargne privée à s'y investir aux côtés des fonds d'épargne spécialisés. La technique utilisée est le démembrement de propriété. Il est ainsi possible pour une personne physique d'acquérir un logement à 60 % de son prix de revient et d'en confier l'usufruit à un bailleur social pendant au moins 15 ans. L'opération, financée à l'aide d'un prêt locatif social, permet l'application de la TVA au taux réduit et l'exonération de la taxe sur le foncier bâti. Elle permet surtout aux investisseurs de préparer leur retraite puisqu'ils pourront, au terme de la période fixée, récupérer leur bien soit pour eux-mêmes, soit pour le louer. Le dispositif fonctionne bien, mais l'on a constaté que les personnes qui décident d'y recourir sont celles qui ont d'autres revenus fonciers. Cela s'explique : alors qu'aucun loyer n'est perçu au cours des premières années, les charges doivent être payées – notamment les remboursements de l'emprunt contracté –, charges qu'il est avantageux d'imputer sur d'autres revenus fonciers, mais que l'on ne peut imputer sur le revenu global.
Notre collègue François Scellier propose donc que les contribuables qui procèdent à de tels investissements bénéficient à ce titre d'une réduction d'impôt sur le revenu. Je ne suis pas certain que cette proposition améliorerait le dispositif ; je suis sûr, en revanche, qu'il s'agirait d'une niche fiscale supplémentaire. Mon avis est donc défavorable.