L'acquisition de British Energy constitue ainsi une opération majeure, permettant à EDF de devenir le principal producteur d'électricité du Royaume-Uni et de confirmer son rôle de chef de file dans le renouveau britannique du nucléaire : la construction de centrales à réacteur EPR pourra aller jusqu'à quatre exemplaires dans ce pays.
S'agissant de l'opération d'acquisition de 49,9 % des actifs nucléaires de Constellation aux États-Unis, la logique est similaire, puisqu'elle permet à EDF d'entrer sur le principal marché nucléaire, aux côtés d'un partenaire local, afin de permettre à la technologie EPR de s'implanter sur ce marché stratégique.
Je voudrais d'ailleurs vous indiquer que, tout récemment, les accords nécessaires au niveau local – en l'occurrence, dans l'État du Maryland – ont pu être finalisés.
Bien entendu, le financement de ces opérations de croissance externe est réalisé principalement par l'endettement, comme vous l'avez rappelé. Mais il faut souligner, en regard de cette donnée, que les cash flows, générés par exemple par British Energy, permettent de couvrir la charge financière de la dette d'acquisition.
Je constate qu'au cours du premier semestre de 2009, la croissance de l'EBITDA a été en grande partie portée par les activités internationales en forte progression.
Cela s'inscrit dans une tendance forte, observée au sein du groupe EDF depuis 2005 : ce sont les activités internationales qui, rentables dans tous les pays, assurent une croissance beaucoup plus forte que celle des activités du groupe sur le marché domestique.
Je voudrais également rappeler que, malgré la hausse de son endettement, EDF dispose d'une structure financière qui compte parmi les plus solides de son secteur au niveau international.
Par ailleurs, l'État accompagne bien sûr l'entreprise dans ses efforts en vue de renforcer sa structure financière, en jouant en particulier sur l'amélioration de la performance opérationnelle et sur l'accomplissement du programme de cession qui a été annoncé lors de la publication des résultats de l'exercice clos pour 2008.
Enfin, vous avez parlé d'une éventuelle « bulle sur le nucléaire ». Je crois véritablement – et vous le savez d'ailleurs fort bien – que les perspectives dynamiques de développement du nucléaire dans le monde sont au contraire particulièrement prometteuses et solides, en raison à la fois des besoins en énergie qui s'expriment à travers le monde et de la capacité du nucléaire à répondre à ces besoins de façon efficace du point de vue du développement durable.
J'en viens maintenant à la mission « Engagements financiers de l'État ». Tous les orateurs se sont exprimés sur la question de la dette et je voudrais, à cet égard, au nom du Gouvernement, faire preuve de la plus grande lucidité, d'autant plus que, comme l'a rappelé M. Jardé, cela fait vingt-huit ans que nous n'avons pas pu, dans notre pays, voter un budget en équilibre.