Le groupe Nouveau Centre et moi-même n'adoptons pas aujourd'hui un discours de circonstance. Nous l'avons toujours dit et nous continuerons à le dire : la France ne peut vivre indéfiniment à crédit.
La lutte contre la spirale de l'endettement est une priorité pour l'avenir de notre pays. Il en va de notre capacité à financer des dépenses d'avenir, les dépenses d'investissement dont dépend notre faculté de développer une croissance durable et solidaire.
L'endettement public pourrait s'approcher de 90 % du PIB en sortie de crise. On estime d'ailleurs qu'en 2012, la charge de la dette publique serait supérieure de plus d'une vingtaine de milliards d'euros à celle versée en 2008 et avoisinerait 80 milliards d'euros. Demain, le montant des intérêts de la dette ressources pourrait donc dépasser les seules ressources issues de l'impôt sur le revenu. C'est un niveau historique, jamais atteint en dehors des périodes de guerre.
On peut se demander jusqu'où cette évolution peut se poursuivre puisque, s'il est possible de financer à court terme un écart entre dépenses et recettes par l'émission de dette, la dette présente doit pouvoir être remboursée par des surplus futurs. C'est la question de la soutenabilité de la dette. Or, rien n'est garanti en la matière.
Je profite également de cette discussion pour vous rappeler l'augmentation croissante de la part de détention par les non-résidents des titres de la dette négociable de l'État, qui est passée de 54,3 % en août 2005 à 65,7 % en juin 2009.