…ce qui conférait une valeur ajoutée à l'information. Mais le temps passant, nous nous rendons compte que nous sommes maintenant en présence d'un média global, qui est de plus en plus rarement une oeuvre collective. Nous nous rendons compte que les pigistes sont davantage précarisés, que la loi « Création et internet » a modifié les statuts. Tout cela doit être l'occasion d'une réflexion globale. De la même façon que l'instituteur doit être reconnu, il faut que le journaliste le soit ; d'ailleurs, si l'homme politique l'était aussi, ce ne serait pas forcément idiot.
Je souhaite également dire un mot de l'AFP. Ah, l'AFP ! Extraordinaire ! Anomalie juridique et financière, censée fonctionner selon des règles de droit, et qui est aujourd'hui sans capital, sans actionnaire, administrée par ses clients et les abonnements de l'État, représentant 40 % de son budget, eh bien, cette anomalie, ça marche ! Ce qui signifie qu'avant de se poser la question : « Comment réformer l'AFP ? », encore faut-il connaître exactement – je n'ignore pas que vous le savez, monsieur le ministre, et je me félicite que vous affirmiez vouloir donner du temps au temps – le fonctionnement de cette mécanique tout à fait spéciale, savoir que l'AFP est, avec Associated Press et Reuters, la seule agence globale, qu'elle fait honneur à la France et à son indépendance.