Je ne dirai rien de la situation de la presse française à l'étranger, qui n'a jamais été aussi catastrophique. On ne peut plus trouver un journal français à l'étranger. Comme tout contrôle fait en outre absolument défaut, plus vous donnez de l'argent, plus cet argent ne sert à rien.
J'en viens aux aides au pluralisme, et en particulier au phénomène des concentrations. J'espère, monsieur le ministre, que cela ne vous chagrine pas de voir que la PQR a un journal qui s'appelle le Crédit Mutuel, qui est à présent à lui seul le journal de tout l'Est de la France ; c'est d'ailleurs le premier marchand de journaux. De même, je sais, que vous êtes un peu contrarié, même si vous ne le direz pas, de constater que Lagardère, Bolloré, Dassault, qui n'ont pas vocation à être des patrons de presse, représentent aujourd'hui l'ensemble de la concentration. Or c'est non seulement le pluralisme politique qui est nécessaire mais davantage encore le pluralisme culturel, une offre de la représentation sociale.
Certaines choses se passent bien. La première, c'est le code de déontologie des journalistes, dont un projet a été présenté par Bruno Frappat, personne de qualité. Nous sommes dans un ménage à trois : journalistes, éditeurs et citoyens. Ce document présenté par M. Frappat n'est pas un aboutissement ; il faut le considérer comme une avancée qui doit déboucher, dans chaque publication, dans chaque groupe de médias, sur des chartes rédactionnelles, sur une équipe rédactionnelle – reconnaissance juridique –, sur une information relative à la composition du capital.