…et l'on ne peut pas tout faire la même année.
La presse d'opinion perd des lecteurs, mais cela dure en vérité depuis les années cinquante. Elle souffre aujourd'hui de l'apparition de phénomènes nouveaux : la concurrence des gratuits – n'oublions pas, toutefois, que ce sont très souvent les journaux eux-mêmes qui ont créé des gratuits – et des nouveaux médias. Elle souffre des surconcentrations. Elle souffre des contenus, parce qu'il y a eu peu d'évolution. Elle souffre d'une certaine forme de crédibilité des informations dues à l'immédiateté. Elle souffre, monsieur le ministre, des statuts de journalistes de plus en plus précaires et au rabais.
La presse est très aidée, mais sans résultat. Alors que c'est dans notre pays que la presse est le plus aidée, le nombre de lecteurs rapporté au nombre d'habitants y est le plus faible. En outre, quelle opacité dans ces aides !
Plus on aide tout le monde, moins on aide. J'insiste donc : il faut non des aides à la presse mais des aides au lecteur citoyen, et les aides au lecteur citoyen, ce ne sont pas des aides au lecteur consommateur. Sinon, la presse sera maintenue sous respiration artificielle à coups de subventions.
Certes, monsieur le rapporteur, il y a bien une augmentation des aides.