Je tiens tout d'abord à relever la qualité de l'exposé de M. Rogemont et surtout de sa sémantique : lorsqu'il s'agit d'une pente baissière, c'est une baisse, lorsqu'il s'agit d'une augmentation, c'est un faux plat. Notre ami n'est pas prêt pour le tour de France !
Il y a cinq ans, une mission d'information parlementaire sur les intermittents du spectacle avait permis d'approfondir la réflexion à ce sujet. De votre côté, monsieur le ministre, vous avez rassemblé des informations sur le sujet : envisagez-vous de réformer ou de retoucher le système des intermittents du spectacle, qui est essentiel pour la pérennité de la création française ?
En ce qui concerne les langues régionales, nous avions envisagé qu'une loi compléterait leur entrée dans la Constitution. C'est un sujet complexe qui touche aux identités nationale et régionales. Si un projet de loi n'émane pas du Gouvernement, des députés déposeront sans aucun doute une proposition de loi : monsieur le ministre, quel est votre sentiment sur la question ?
Vous savez aussi bien que nous que le territoire français est parsemé de maisons d'écrivains, dont certaines sont parfaitement entretenues, voire devenues de véritables musées, et d'autres presque à l'état d'abandon. Vous aviez envisagé de créer une route des maisons d'écrivains à travers la France : ce projet est-il toujours d'actualité ?
Il est de bon ton aujourd'hui d'affirmer que si Paris a su être une très grande place d'art contemporain, le marché s'est déplacé vers Londres ou Berlin. Pensez-vous que nous pourrions conduire une action tant au plan national qu'au sein des métropoles régionales en vue d'aider les galeries françaises à retrouver leur place sur le marché international ?
Monsieur le ministre, je tiens à vous remercier d'avoir reçu M. Richard Martin, directeur du théâtre Toursky à Marseille, et de l'avoir assuré du soutien de l'État dans l'effort culturel qu'il conduit. Quant au MuCEM, pourra-t-il être achevé en 2013, année où cette capitale régionale deviendra capitale européenne de la culture ?
Demain, et pour la première fois en France, toutes les salles de cinéma seront appelées à éteindre leurs enseignes et leurs façades une heure durant, afin d'informer le public de leurs difficultés financières et d'obtenir des pouvoirs publics des aides ciblées. Je vous rappelle que nous possédons le premier parc de salles d'Europe – 2 100 établissements – pour 188 millions d'entrées en 2008 et une fréquentation presque similaire en 2009. Si la situation paraît globalement satisfaisante, les petites et moyennes exploitations voient leur fréquentation chuter de 5 % à 10 %, alors qu'elles sont vitales pour l'animation culturelle des villes. Comme les salles multiplex s'emploient à répondre aux nouvelles exigences techniques et amortissent difficilement ces investissements, certaines sont en difficulté. Or, la situation risque de s'aggraver avec la nouvelle chronologie des médias qui a été adoptée parallèlement à la loi HADOPI, puisque les salles de cinéma sont les seuls diffuseurs à avoir vu leur fenêtre d'exclusivité se réduire.
Nous sommes, comme vous, attachés au réseau des salles de cinéma, qui est si précieux tant pour l'animation culturelle que pour la diffusion du cinéma français. Il nous semble donc aujourd'hui plus que nécessaire de répondre auxinquiétudes qui s'exprimeront demain publiquement. Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous éclairer sur vos intentions en la matière ?