Je rappelle, pour M. le ministre des affaires sociales – sinon je parle dans un violon –, que j'ai apporté un document officiel de l'INSEE pour la région picarde.
Plutôt que de dire que le chômage augmente, regardons concrètement ce que cela donne : en Picardie, je le répète, l'emploi salarié perd 5 % de ses effectifs au deuxième trimestre 2009, par rapport au deuxième trimestre de l'année précédente ; 21 700 postes ont été supprimés sur un an. L'intérim est particulièrement touché par la crise économique – la Picardie, vous le savez, est la première région pour l'intérim. Le recul de l'emploi se poursuit – que tous ceux qui parlent de la reprise écoutent bien ! – dans le commerce, l'hébergement-restauration et l'industrie. Le secteur de la construction jusqu'ici épargné – « quand le bâtiment va, tout va », dit-on – perd également des emplois ce trimestre.
Ces chiffres sont plus intéressants que de grands discours sur le chômage. Avec ces 21 700 personnes qui ont perdu leur emploi, ce sont aussi des atouts industriels extraordinaires de la région qui s'en vont, car je vais vous expliquer comment cela se passe ensuite, et pourquoi. Le problème se pose en particulier pour l'industrie et les grands groupes : nous avons, en Picardie, un tissu très dense de petites et moyennes entreprises ; mais un salarié sur trois est employé par les grands groupes et les multinationales, comme Valéo – j'y travaillais, mais j'ai été licencié par un ministre du travail, ce n'est rien du tout, je dis cela en passant –, comme Goodyear, Continental, Nexans… Voilà, on ne peut pas dire que j'exagère !
Je vais vous remettre un autre document. C'est un travail que j'ai fait préparer : vous savez que je suis en contact avec 146 entreprises de la région. C'est d'ailleurs moi qui donne les informations à l'inspecteur du travail ! (Rires.)