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Intervention de Annick Girardin

Réunion du 3 novembre 2009 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique maritime

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Girardin :

Monsieur le Premier ministre, le grand défi du XXIe siècle sera maritime. Dans leur ouvrage récent, France-sur-Mer, un empire oublié, notre collègue Philippe Folliot et son co-auteur Xavier Louy en font une démonstration convaincante.

La France dispose du deuxième domaine maritime mondial, une formidable richesse pour notre pays, jusqu'à aujourd'hui totalement sous-estimée, voire ignorée.

Cette prise de conscience serait pourtant salutaire. Le territoire terrestre et maritime français est le sixième du monde – plus grand que la Chine, plus grand que l'Inde ! Grâce à ses outre-mer, notre domaine maritime est tellement vaste et tellement étendu que le soleil ne s'y couche jamais.

C'est un atout incontestable qui devrait fournir à notre pays les moyens de se forger un grand destin économique, énergétique et scientifique.

Il manque pourtant une volonté politique qui consacrerait les moyens nécessaires à l'aboutissement de ce grand dessein – cette volonté mise en oeuvre en son temps par le général de Gaulle pour bâtir les filières nucléaire et spatiale du pays.

Malgré les déclarations et résolutions du Grenelle de la mer, et à la veille d'un comité interministériel de la mer, il est urgent d'agir : les outils nécessaires à l'accomplissement du destin maritime de la France prennent la rouille.

L'IFREMER, fleuron de la recherche maritime française, reçoit un financement médiocre ; en Atlantique nord, au large de Saint-Pierre-et-Miquelon, les Canadiens, Anglais et Espagnols mènent des missions scientifiques conjointes dans le cadre de l'Organisation des pêches de l'Atlantique du Nord-Ouest – l'OPANO –, dont la France s'est elle-même exclue – par négligence ou par désintérêt. L'avance technologique française dans les énergies renouvelables a aujourd'hui disparu au profit de la Grande-Bretagne ou de la Nouvelle-Zélande.

Nous sommes pourtant nombreux sur ces bancs à vouloir tenter de relever ce défi océanique et à souhaiter la mise en oeuvre d'un grand plan Mer pour la France.

Eric Tabarly disait avec amertume et ironie : « La mer, pour les Français, c'est ce qu'ils ont dans le dos lorsqu'ils regardent la plage. »

Monsieur le Premier ministre, le Gouvernement assumera-t-il enfin la vocation maritime de notre pays et saura-t-il regarder en face la mer et toutes ses richesses ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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