Monsieur le Premier ministre, les états généraux de l'industrie surviennent dans un contexte marqué par l'envol des profits bancaires et l'effondrement de l'emploi, avec 45 000 inscrits de plus à Pôle emploi en septembre. Votre gouvernement prêche le fatalisme, alors que l'industrie détruit 20 000 emplois par mois et que des bassins d'emploi et des régions comme le Nord-Pas-de-Calais s'enfoncent dans le marasme !
La France n'a pas de politique industrielle. Elle ne tire de son industrie que 12 % de sa richesse : une misère en comparaison de l'Allemagne – où ce taux est deux fois supérieur –, de l'Italie ou du Royaume-Uni ! Votre obsession court-termiste de supprimer la taxe professionnelle ne va qu'aggraver les choses, avec la chute de l'investissement public et la coupure du lien entreprise-territoire qui en découleraient. Il faut retirer ce projet rejeté par une majorité d'élus locaux, et non des moindres, comme en témoigne la contestation de trois anciens Premiers ministres de votre majorité.
Une vraie politique industrielle exige la création d'un pôle public de financement de l'économie, l'instauration d'un crédit bancaire sélectif, la fin des milliards de cadeaux versés de façon incontrôlée aux grands groupes. Il faut refuser les licenciements boursiers, les licenciements sans reclassement, créer un système d'emploi-formation, financer la recherche – actuellement plus mal servie qu'en 2002 –, ouvrir des droits dans l'entreprise, associer les salariés et leurs élus aux choix de gestion. Voilà quelques propositions concrètes dont devrait s'inspirer votre gouvernement. Qu'en pensez-vous ? Oui, l'industrie, c'est la vie ! (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur quelques bancs du groupe SRC.)