Cher Dalil, après vingt-cinq à trente ans de pratique des responsabilités dans l'islam de France, vous êtes certainement l'une des personnalités qui le connaît le mieux, car vous l'avez vu évoluer.
Le voile intégral est un phénomène très nouveau. Il donne l'impression d'un désir de retour aux sources, d'un souci individuel de pureté chez les femmes qui le portent – parfois avec un zèle de converties –, mais aussi de crispation identitaire dans les départements dont nous sommes les représentants.
Défavorables à un phénomène qu'elles ont qualifié de « limité » et de « très minoritaire », la très grande majorité des personnes auditionnées nous ont pourtant demandé de ne pas l'interdire. Selon vous, quelles réactions pourraient susciter, dans la communauté musulmane, l'édiction d'une mesure d'interdiction du port du voile intégral ?
Vous jouez un rôle éminent et vos propos sont écoutés, comme ceux de votre successeur à la tête du Conseil français du culte musulman (CFCM). Quel rôle pédagogique pourraient exercer les représentants du culte musulman s'agissant d'une mesure d'interdiction ?