Cette annexe B nous intrigue beaucoup, monsieur le ministre. Vous dites en permanence que vous n'avez pas de boule de cristal pour mesurer les impacts de la crise, et que vous avez beaucoup de difficulté à mesurer tout cela. Cette annexe B est donc très étonnante : il semblerait qu'elle vous ait fait retrouver quelque capacité à faire des prévisions.
Vous affirmez qu'avec une croissance du PIB dont vous espérez – et nous l'espérons avec vous – qu'elle atteindra 2,5 %, et une augmentation de la masse salariale de 5 %, on aurait encore un déficit monstrueux. Dans quatre ans, avec une croissance qui redémarrerait à peu près normalement, on se retrouve encore à moins 30 milliards d'euros ! On n'a rien réglé du tout. On a seulement stabilisé le déficit, et ce en ayant toujours à supporter le poids de la dette accumulée, que ce soit à la CADES ou l'ACOSS.
On pourrait comprendre, si l'on avait l'espoir de retrouver un équilibre à cette date, voire des excédents permettant de combler les déficits, que vous ne fassiez rien aujourd'hui. Mais vous dites vous-même que dans quatre ans, vous en serez au même point qu'aujourd'hui. Pourquoi attendre quatre ans pour agir ? Franchement, si vous n'espérez pas plus une reprise de nos comptes sociaux, ne perdons pas une minute !
Vous dites que nous n'avons pas d'idée. J'ai envie de vous demander si vous en avez vraiment pour en sortir. Vous dites que nous ne proposons jamais rien. Eh bien, monsieur le ministre, proposez-nous quelque chose dès aujourd'hui. N'attendez pas quatre ans pour nous le proposer. C'est votre travail, pas le nôtre.